"C'est normal qu'un adolescent aille voir du porno". Dans le cinquième épisode du podcast Les Français au Lit, le sexothérapeute Alain Héril dit ne pas avoir "d'états d'âmes" par rapport à la pornographie. "Je pense que ça serait une erreur de dire que le porno c'est pas bien. C'est l'excès de porno qui est désastreux, mais pas le porno en lui même", explique-t-il. Comment savoir lorsque l'on va trop loin ?
Florian, 30 ans, a connu une période où sa consommation de pornographie était un problème : il se masturbait devant une vidéo "cinq, six, sept fois dans la journée". Si bien qu'il s'est "auto-diagnostiqué addict".
"Des fois, je m'asseyais, raconte-t-il. Le but, c'était d'aller voir mes mails devant mon écran et en fait en 2-2, j'étais sur un site porno". Après un "sevrage" il a réussi à s'en sortir. "Aujourd'hui je suis dans une fréquence de pornographie complètement minime par rapport à ce que c'était".
Selon Catherine Simon, addictologue à l'hôpital de Brest, comme Florian, 5% des hommes souffrent de l'addiction à la pornographie contre 3% des femmes. Pour savoir si vous êtes concerné, elle suggère d'observer votre comportement comme on le fait pour toute addiction : si vous sentez que vous ne pouvez pas contrôler vos envies jusqu'à ce qu'elles vous empêchent de vivre au quotidien, comme Florian, et que vous vous sentez coupable, il ne faut pas hésiter à en parler.
"Ce qui est important c'est de trouver un interlocuteur, explique-t-elle. Ça peut être un interlocuteur dans ses proches, néanmoins ça reste un sujet tabou et de ce fait ce peut être des professionnels de santé comme le médecin généraliste, ça peut être des addictologues, ça peut être des psychiatres, ça peut être des sexologues..." Néanmoins, beaucoup de professionnels ne sont pas forcément formés aux addictions sexuelles, dont l'addiction à la pornographie fait partie.
La meilleure solution reste la prévention, selon Catherine Simon. Il est important de montrer aux adolescents et adolescentes que les représentations pornographiques ne sont pas la vraie vie. En ce sens, Alain Héril "prescrit" souvent aux patients et patientes le visionnage de "porno féministe".
Il existe entre autres deux réalisatrices, Erika Lust et Ovidie. "Y a des choses qui sont très très intéressantes, explique-t-il. Parce qu'il y a des hommes qui aiment regarder des films pornographiques et qui son déçus parce que c'est toujours la même chose... Notamment tous ces hommes qui regardent des scènes lesbiennes et quand ils vont voir des films d'Erika Lust, ils vont voir des femmes qui ont de véritables orgasmes et en même temps des vrais corps".
Loin des clichés et des "corps standardisés" diffusés par les plateformes gratuites, ce porno éthique (et payant) permet un rapport plus sain à la sexualité.
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