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Valéry Giscard d'Estaing au Parlement européen pour les 10 ans de l'euro, le 13 janvier 2009, à Strasbourg (archives).
Crédit : PATRICK HERTZOG / AFP
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La mort de l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing suscite ce jeudi 3 décembre une pluie d'hommages. "Modernisateur", "grand Européen", le président français avait pourtant vu son image ternie par plusieurs scandales.
Le premier, celui qui a plombé la fin de son mandat et participé à sa défaite face à François Mitterrand en 1981, c'est celui des diamants de Bokossa. Le 10 octobre 1979, Le Canard enchaîné révèle que Valéry Giscard d'Estaing, alors ministre des Finances, a reçu en 1973 du président centrafricain Jean Bedel Bokassa une plaquette de trente carats de diamants.
La semaine suivante, Le Canard affirme que la valeur de la plaquette est de 1 million de francs et précise que d'autres diamants lui ont été offerts à l'occasion de ses déplacements à Bangui entre 1970 et 1975.
Le président Giscard d'Estaing nie les faits, mais en septembre 1980, le journal satirique revient à la charge avec un entretien téléphonique avec l'ancien empereur centrafricain Jean Bedel Bokassa, qui affirme "avoir remis à quatre reprises des diamants au couple présidentiel. Vous ne pouvez pas imaginer ce que j'ai remis à cette famille-là".
Le 10 mars 1981, VGE déclare à la télévision qu'il "n'y a aucun mystère dans l'affaire des diamants" et que "le produit de ces cadeaux a été versé à des oeuvres humanitaires centrafricaines". Selon lui, les diamants ont été vendus "au profit de la Croix-Rouge centrafricaine, d'une maternité, d'une pouponnière et d'une mission".
Jean Bedel Bokassa a reconnu avoir dévoilé les faits à la veille du second tour de l'élection présidentielle dans le but d'empêcher la réélection de VGE. "Je règle mes comptes avec ceux qui ont provoqué ma chute", avait-il déclaré.
Autre affaire qui écorne l'image de Valéry Giscard d'Estaing : la mort de Robert Boulin, dont le corps est retrouvé le 30 octobre 1979 dans l'étang Rompu de la forêt de Rambouillet (Yvelines). Robert Boulin était pressenti pour devenir le Premier ministre de Giscard d'Estaing, mais il aurait menacé de révéler des secrets sur les affaires concernant son parti, le RPR. L’enquête conclut au suicide, mais la famille de Robert Boulin n'y croit pas.
En novembre dernier, un collège d'experts mandaté pour déterminer les causes de sa mort ont d'ailleurs jugé les constatations initiales insuffisantes pour conclure "de manière formelle" à une mort par noyade.
C'est une affaire qui a donné lieu à un procès historique. Le 6 mai 1981, entre les deux tours de l'élection présidentielle, Le Canard Enchaîné publie un titre choc : "Quand un ministre de Giscard faisait déporter des Juifs". Le ministre en question est le ministre du Budget : Maurice Papon. L'homme était secrétaire général de la préfecture de la Gironde, chargé du service des questions juives, sous le régime de Vichy. Il est accusé d'avoir fait déporter quelque 1.600 Juifs à cette époque.
Son procès pour "crime contre l'humanité" s'ouvrira le 8 octobre 1997, à Bordeaux. Après six mois de débats, Maurice Papon est condamné à 10 ans de réclusion criminelle.
Le 21 décembre 1983, Le Canard enchaîné (encore lui) rapporte un scandale qui va toucher VGE. Celle des "avions renifleurs". Après le premier choc pétrolier en 1973, le gouvernement français se serait fait berner par deux hommes en 1976, qui assuraient avoir mis au point une technologie capable de détecter les gisements de pétrole.
Un contrat de plusieurs millions de francs est signé avec l'entreprise Elf pour envoyer des avions équipés de cette technologie chercher du pétrole. Problème: les résultats ne sont pas satisfaisants, et l'Etat et Elf ne peuvent récupérer qu'une partie de leur argent. La Cour des Comptes détruit le rapport sur le sujet.
Mis directement en cause, Valéry Giscard d'Estaing sera finalement exonéré de toute responsabilité par une commission d’enquête parlementaire.
Plus récemment, en mai dernier, Valéry Giscard d'Estaing avait été visé par une enquête pour agression sexuelle, après la plainte de la journaliste allemande Ann-Kathrin Stracke. Cette dernière l'accusait de lui avoir touché les fesses trois fois lors d'une interview plus d'un an plus tôt.
"J’ai décidé de raconter mon histoire parce que je pense que les gens doivent savoir qu’un ancien président français a harcelé sexuellement une journaliste, en l’occurrence moi", avait-elle déclaré.
L'ex-président avait qualifié de "grotesques" ces accusations et parlé d'un "geste dont personne n'a gardé le souvenir".
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