Valéry Giscard d'Estaing est décédé mercredi 2 décembre des suites de la Covid-19. Le troisième président de la Vème République était connu notamment pour ses nombreux coups de communication, plus ou moins réussis. Au cœur de cette communication, de véritables "punchlines", des petites phrases qui ont marqué les esprits.
Comme en 1974, en pleine campagne pour l'élection présidentielle. "Je voudrais regarder la France au fond des yeux", lance le candidat, depuis la mairie de Chamalières, dans le Puy-de-Dôme. Une phrase qu'il répète ensuite au journal télévisé le 19 avril 1974. "J’ai dit que je voulais regarder la France au fond des yeux, mais je voudrais aussi atteindre son cœur", dit-il.
Quelques semaines plus tard, toujours en campagne, il affronte François Mitterrand lors d'un débat télévisé. Alors que VGE fait état de sa maîtrise des chiffres de l'économie, Mitterrand lance : "c'est presque une question d'intelligence, c'est aussi une affaire de cœur". Mais Valéry Giscard d'Estaing réplique : "Je trouve toujours choquant et blessant de s'arroger le monopole du cœur. Vous n'avez pas, Monsieur Mitterrand, le monopole du cœur !"
Dans ses mémoires, Le Pouvoir et la vie, Valéry Giscard d'Estaing dira même que cette phrase lui avait permis de remporter l'élection. En 2012, il confie au Parisien que François Mitterrand aurait été "déstabilisé" par cette phrase. D'ailleurs, le socialiste la réutilisera en 1988 face à Jacques Chirac : "Vous n'avez pas le monopole du cœur pour les chiens et les chats, je les aime moi aussi", lui dit-il.
Face à François Mitterrand, il aura d'ailleurs une autre "punchline" en 1981, avec moins de succès. Lors du débat de l'entre-deux tours, il lance : "M. Mitterrand, vous gérez le ministère de la parole depuis 1965 et moi je gérais la France. Vous êtes l’homme du passé". "Et vous, l’homme du passif", envoie son adversaire. Cette fois, VGE perd l'élection.
Le 19 mai, à l'annonce de sa défaite, Valéry Giscard d'Estaing adresse aux Français un "Au revoir" solennel. Une phrase qui aurait pu rester anodine, s'il n'y avait pas eu un petit couac de mise en scène. En effet, l'ancien président de la République se lève et sort, mais la caméra de longues secondes sur son fauteuil vide.
Ses petites phrases se poursuivent après son mandat. Le 17 décembre 1981, alors qu'il impute son échec à la présidentielle à la "trahison" de Jacques Chirac, il assure : "J'ai jeté la rancune à la rivière". Puis le 11 juin 1991, il déclare : "J'ai connu des chefs d'État qui mentent", mais "je ne crois pas avoir jamais dit une chose qui fut fausse".
Puis en septembre 2001, persuadé que la candidature Chirac peut être handicapée par les affaires, il se dit prêt à un retour, malgré ses 75 ans : "J'ai l'âge du Premier ministre chinois, l'homme le plus populaire dans son pays". Toujours au sujet de son âge, il dira en 2004, après sa nomination à l'Académie française, "à mon âge, l'immortalité est devenue une valeur refuge".
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