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Vaccination obligatoire, passe sanitaire, retraites : les annonces d'Emmanuel Macron

ÉCLAIRAGE - Le président de la République a slalomé entre les mesures sanitaires et la projection vers la dernière partie de son quinquennat, livrant ainsi une allocution avec de multiples annonces.

Emmanuel Macron, le 12 juillet 2021
Emmanuel Macron, le 12 juillet 2021
Crédit : Ludovic MARIN / AFP
Marie-Pierre Haddad

C'est une nouvelle ligne de crête qu'a expérimenté Emmanuel Macron. Lors de son allocution de ce lundi 12 juillet, le président de la République a multiplié les annonces pendant 27 minutes à la fois sur le plan sanitaire mais aussi sur le plan économique, donnant une nouvelle impulsion pour les dix derniers mois de son quinquennat.

Rattrapée par le variant Delta, la France connaît une légère hausse des cas les plus graves ce lundi 12 juillet avec 957 cas, soit dix de plus que dimanche, selon les chiffres des autorités sanitaires. Au total, les hôpitaux comptent 7.137 patients du coronavirus lundi, contre 7.183 dimanche et 7.806 il y a sept jours. 

Depuis le début de la campagne de vaccination, quelque 53% des Français ont reçu au moins une dose de vaccin et plus de 40% affichent un schéma vaccinal complet. Emmanuel Macron a tenu à revenir sur le bilan des mesures prises jusqu'ici. "Nos efforts proportionnés, la réouverture progressive et réussie des mois de mai et juin et le déploiement d’un plan de vaccination inédit nous ont permis d’obtenir des résultats incontestables", a-t-il déclaré.

Vaccination obligatoire pour les soignants

C'était la mesure la plus attendue de l'allocution du président de la République : la vaccination obligatoire pour les personnels soignants et non soignants des hôpitaux, cliniques, Ehpad et maisons de retraite est donc mise en place. Elle concerne aussi les professionnels et bénévoles auprès des personnes âgées, y compris à domicile.
"L’équation est simple : plus nous vaccinerons, moins nous laisserons d’espace au virus pour se diffuser, plus nous éviterons les hospitalisations et plus nous éviterons d’autres mutations du virus, peut-être plus dangereuses encore. C’est donc une nouvelle course de vitesse qui est engagée", a estimé le président.


Le président de la République a indiqué que les personnes concernées "auront jusqu'au 15 septembre pour se faire vacciner". Et après ? "Des contrôles et des sanctions" seront mis en place.

Et la vaccination obligatoire pour tous ?

Quid de la vaccination obligatoire pour tous les Français ? "En fonction de l’évolution de la situation, nous devrons sans doute nous poser la question de la vaccination obligatoire pour tous les Français, mais je fais le choix de la confiance et j’appelle solennellement tous nos concitoyens non vaccinés à aller se faire vacciner dès aujourd’hui au plus vite", a expliqué Emmanuel Macron.

Le président de la République a martelé des arguments pour convaincre les Français réticents à la vaccination contre le coronavirus. "Neuf millions de doses vous attendent dès aujourd’hui qui n’ont pas encore été injectées, et nos commandes continuent d’arriver. Que ce soit donc près de chez vous, sur votre lieu de vacances, avec ou sans rendez-vous, faites-vous vacciner", a-t-il lancé.

Pour les personnes vaccinées en janvier et février dernier, Emmanuel Macron a aussi indiqué qu'une "campagne de rappel sera mise en place". "Les rendez-vous pourront être pris dès les premiers jours du mois de septembre, a-t-il précisé. Il n’y a donc pas d’inquiétude à avoir mais, malgré le vaccin, je vous demande à toutes et tous de continuer à être prudent et de continuer à respecter ces gestes barrières contre le virus que vous connaissez bien désormais, en complément de la vaccination".

Toujours sur le volet de la vaccination, Emmanuel Macron a annoncé que "des campagnes de vaccination" contre le coronavirus seront organisées "dès la rentrée" pour collégiens, lycéens et étudiants. Le président a annoncé précisé que les tests PCR de confort seront payants à partir de l'automne, sauf prescription médicale.

Passe sanitaire étendu aux restaurants, centres commerciaux et trains

Autre annonce très attendue : le passe sanitaire étendu. Ce passe sanitaire sera nécessaire dans les "lieux de loisirs et de culture" rassemblant plus de 50 personnes, à partir de 12 ans, dès le 21 juillet, a indiqué le président. Il sera étendu "début août" aux cafés, restaurants, centres commerciaux, ainsi qu'aux avions, trains, cars longs trajets et aux établissements médicaux

À noter que cette extension à d'autres établissements début août nécessite le vote d'un texte de loi et sa promulgation, a-t-il précisé. "Pour pouvoir faire tout cela, je convoquerai le Parlement en session extraordinaire à partir du 21 juillet pour l’examen d’un projet de loi qui déclinera ces décisions". 

Emmanuel Macron assume le fait que ces mesures visent à accroitre le nombre de personnes vaccinées. "Vous l’avez compris, la vaccination n’est pas tout de suite obligatoire pour tout le monde. Mais nous allons étendre au maximum le passe sanitaire pour pousser le maximum d’entre vous à aller vous faire vacciner", a-t-il insisté.

Un revenu d'engagement pour les jeunes

Il s'agit d'une "conviction" pour Emmanuel Macron. "La nation doit une réponse à ceux qui ont été le plus touchés par la crise : à notre jeunesse qui a tant sacrifié alors qu’elle risquait peu pour elle-même, à nos aînés qui ont craint plus pour leur vie".

C'est pourquoi le chef de l'État a annoncé la création d'un "revenu d'engagement" pour les jeunes sans emploi ou sans formation, particulièrement touchés par la crise sanitaire, suivant une "logique de devoirs et de droits".

La réforme des retraites engagée "dès que les conditions sanitaires seront réunies"

Sur le plan des réformes, Emmanuel Macron a levé le doute concernant l'avenir de la réforme des retraites. Sujet inflammable et qui a donné lieu à de multiples hypothèses, le président de la République a indiqué qu'elle sera engagée "dès que les conditions sanitaires seront réunies". Il en a profité pour demander au gouvernement de "travailler avec les partenaires sociaux sur ce sujet à la rentrée". 


"Pour protéger les retraites actuelles et celles de nos enfants sans augmenter les impôts, il est juste et efficace de changer notre système de retraites, a dit le chef de l'État. Notre système est injuste avec 42 régimes différents, il entretient des inégalités majeures et il faudra aller vers plus de simplicité pour plus de justice et donc les régimes spéciaux devront être supprimés pour les nouveaux employé dans ces secteurs". 

Emmanuel Macron a ainsi réexpliqué son projet aux Français. "Parce que nous vivons plus longtemps, il nous faudra travailler plus longtemps et partir à la retraite plus tard", a-t-il déclaré tout en précisant qu'il faudra "prendre en compte la difficulté des métiers". "Mais progressivement, sur plusieurs années, et par un système qui fait la différence selon le travail réellement exercé. Et donc l'âge de départ doit être plus tardif", a-t-il poursuivi. 

La réforme de l'assurance-chômage mise en œuvre le 1er octobre

En ce qui concerne la réforme de l'assurance-chômage, le chef de l'État a assuré qu'elle sera "pleinement mise en œuvre dès le 1er octobre". Cette entrée en vigueur correspond à une "volonté simple" : "On doit toujours bien mieux gagner sa vie en travaillant qu'en restant chez soi, ce qui n'est actuellement pas toujours le cas".  


Le juge des référés du Conseil d'État avait estimé fin juin que les "incertitudes sur la situation économique" ne permettaient pas de mettre en place au 1er juillet les nouvelles règles rendant moins favorable l'indemnisation du chômage des salariés ayant alterné contrats courts et inactivité.  Les règles actuelles d'indemnisation des demandeurs d'emploi ont en conséquence été prolongées jusqu'à la fin septembre. 

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