La crise sanitaire du coronavirus, le confinement et la crise économique ont remis une nouvelle fois l'écologie et les modes de consommation au cœur du débat. À deux ans de l'élection présidentielle, l'écologie est dans tous les discours politiques, tous partis politiques confondus.
Le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius dresse un constat alarmant dans son dernier livre Rouge carbone. Sur RTL, il expliquait : "Si on ne fait rien, c'est la catastrophe qui nous attend".
Dix-huit ans auparavant, la question du réchauffement climatique était déjà centrale. Jacques Chirac, décédé il y a un an le 26 septembre 2019, avait prononcé au sommet de la Terre à Johannesburg en 2002, une phrase qui avait marqué son quinquennat mais aussi le combat des écologistes. "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs". Retour sur l'histoire derrière ces mots.
Ce discours, écrit par Nicolas Hulot, avait surpris et laissé une vraie émotion. C'est Nelson Mandela, qui avait donné la parole au président français. Il était monté à la tribune devant une centaine de chefs d'État, et ses mots avaient touchés, impressionnés. Le précèdent sommet de la Terre avait eu lieu a Rio de Janeiro (Brésil) 10 ans plus tôt.
Le constat du réchauffement climatique avait déjà été fait. Mais au début des années 2000, beaucoup de dirigeants internationaux n'y prêtaient pas encore attention. C'est la raison pour laquelle ce discours a marqué. Ce discours a été une prise de conscience.
"Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas !" avait lancé Jacques Chirac, "sur tous les continents, des signaux d'alerte s'allument." Le président français en avait appelé à la responsabilité internationale et notamment des pays riches. Avec Tony Blair, le premier ministre britannique de l'époque, il avait également émis l'idée d'une taxe sur les billets d'avion pour aider les pays pauvres, qui a servi finalement à fiancer le lutte contre le sida et le paludisme, et qui existe toujours.
Notre maison brûle. Littéralement.
Emmanuel Macron, le 22 août 2019
En 2019, Emmanuel Macron avait repris la formule de Jacques Chirac. "Notre maison brûle. Littéralement". Un cri d'alarme lancé après les violents incendies qui ont ravagé l'Amazonie.
Jacques Chirac n'a pas été un grand défenseur de l'environnement. L'année de son élection, en 1995, il disait de l'écologie que c'était un "passe-temps pour amateurs de pâquerettes". Il a longtemps défendu une agriculture exportatrice, qui à cette époque, utilisait beaucoup de produits chimiques. Il a soutenu le tout nucléaire, et en tant que maire de Paris a développé la voiture.
Quand il a été élu président, il avait des discours internationaux, très volontaristes, toujours très remarqués contre les gaz à effet de serre, surtout lors des G8. Dans ces sommets, c'est le seul chef d'État qui voulait rencontrer les manifestants et les ONG.
Mais il y a eu peu d'actes sur le plan intérieur. On retiendra, tout de même, en 2005, la charte de l'environnement et l'inscription du fameux principe de précaution dans la Constitution. Ce principe est régulièrement invoqué pour interdire des pesticides, des pratiques polluantes et dérange aujourd'hui certains secteurs économiques.