Tensions dans la Nupes : unie, l'alliance de gauche défend Fabien Roussel après une comparaison polémique

Critiqué par des sympathisants du parti communiste pour son dialogue avec Édouard Philippe à la Fête de l'Humanité, Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF, n'a pas la cote auprès d'une partie de ses alliés. Ses déclarations sur le barbecue et la consommation de viande affligent, ses prises de position, comme celle sur l'immigration ou encore la police, divisent, et sa proximité (au moins affichée) avec certaines figures de la droite ne réjouissent guère ses détracteurs. 

Et, plus que tout, sa dissidence au sein de la Nupes ne passe pas. Ce mercredi 20 septembre, la députée de La France insoumise Sophia Chikirou a franchi une limite : comparer, dans un message publié sur Facebook, Fabien Roussel à Jacques Doriot, ancien communiste passé à la collaboration dans les années 1940. De quoi susciter un tollé... jusque dans les rangs de LFI. 

Plusieurs responsables politiques de gauche ont ainsi appelé vendredi, dans une tribune parue dans l'Humanité, au "respect du débat politique", jugeant "inacceptables" les propos de la parlementaire proche de Jean-Luc Mélenchon.

Une telle injure qui bafoue l'Histoire et nos valeurs communes est sans précédent dans notre camp (...) Elle est inacceptable.

Les signataires de la tribune de "L'Humanité"

"Une telle injure qui bafoue l'Histoire et nos valeurs communes est sans précédent dans notre camp (...) Elle est inacceptable", ajoutent les plus de 50 parlementaires de gauche (PS, EELV, PCF et Liot), les cinq présidents de régions de gauche, trois anciens candidats à la présidentielle (Anne Hidalgo, Yannick Jadot et Fabien Roussel) et plusieurs dizaines de maires signataires, dont un maire LFI, celui de Joeuf (Meurthe-et-Moselle), André Corzani.

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Les élus ont également insisté sur la nécessité de faire bloc, alors que la Nupes se divise à l'approche des élections européennes : alors que les Français "vivent une période extrêmement difficile (inflation, pouvoir d'achat, réchauffement climatique…)" et que "Marine Le Pen est aux portes du pouvoir", "la gauche perd son temps dans des polémiques et des querelles ridicules et sans intérêt", a de son côté déploré Pierre Jouvet, le secrétaire général du PS. 

Clémentine Autain et Mathilde Panot nuancées

Malgré "beaucoup de désaccords avec Fabien Roussel", "le comparer à Doriot, je ne suis pas d'accord", a déclaré la députée insoumise Clémentine Autain, qui invitait vendredi matin sur LCI à une "halte au feu". Et ce, même si Fabien Roussel a aussi "dit des choses sur la France insoumise qui ne sont pas acceptables". 

Même son de cloche chez Mathilde Panot, la présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, qui a souligné vendredi sur franceinfo, que Fabien "Roussel n'est pas Doriot", mais fait toutefois remarquer que "Sophia Chikirou a raison d'alerter sur une dérive qui existe actuellement chez Fabien Roussel avec des phrases qui avalisent des thèses qui sont de droite, voire parfois qui sont des thèses que porte l'extrême droite (…) Il faut que M. Roussel choisisse son camp".

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