Réforme des retraites : "Ni fait, ni à faire", selon Rachida Dati. Au 46e et dernier jour de grève illimitée contre la réforme des retraites, on en est arrivé au point où l’on se demande ce qui est le plus important : la reprise momentanée du travail à la RATP annoncée par l’UNSA, le syndicat majoritaire, avec des trains qui circulent en plus grand nombre, ou bien les incidents, parfois violents, qui se multiplient.
Ceux qui renoncent à la grève le font par obligation financière, résignés. Au contraire les actions ponctuelles, la violence, même si elles ne concernent qu’une minorité, traduisent un état d’esprit global. La France vit une crise politique majeure depuis le 17 novembre 2018, date de la première grande manifestation des "gilets jaunes". En 14 mois, il y a eu des hauts et des bas, des concessions du gouvernement, mais rien n’a été résolu. La réforme des retraites n’est qu’un détonateur. Elle a redonné de la vigueur à la colère latente toujours présente.
On peut se demander si l’adoption de la réforme par l’Assemblée nationale où les Macronistes sont largement majoritaires ne mettra pas fin à cette crise. C’est sans doute ce qu’espère Emmanuel Macron. Il aura démontré son courage, son autorité. Il aura démontré sa capacité à tenir bon dans la tempête. Il pourra croire avoir vaincu par KO. Il expliquait d’ailleurs en mars 2017, juste avant son élection, que le moment était historique et que dans ces circonstances, le passé et l’avenir, après s’être confrontés, se nouent dans un lien puissant qui propulse l’humanité vers l’avant.
C’est un pari parce que d’autres exemples, comme celui du général de Gaulle en 1968, montrent que l’hostilité qui vise un président, finit par sa chute, malgré un mieux passager. L’hostilité qui se concentre sur la personne d’Emmanuel Macron ne sera pas apaisée. Les révoltés d’aujourd’hui que l’on trouve dans toutes les couches de la société, dans de multiples professions, seront toujours animées par le désir de la revanche.
Mais alors la crise peut déterminer le résultat de la présidentielle ? En tout cas, elle ouvre le jeu. Marine Le Pen qui se déclare candidate et Ségolène Royal qui entre en piste, l’ont bien compris. La droite, si elle abandonne ses querelles d’ego, peut également propulser un candidat.
Personne ne détient de certitude sur l’issue de cette crise. Emmanuel Macron n’est évidemment pas responsable de tout. La vague vient de loin, mais il aurait pu éviter de la grossir, si il avait lu Emmanuel Macron. En effet, voici ce qu’écrivait en 2011 l’actuel président de la République : "Une fois l’élection passée la réalité arrive. L’application stricte des promesses peut conduire à l’échec ou à des aberrations. L’action politique contemporaine requiert une délibération permanente, qui permette d’infléchir la décision, de l’orienter, de l’adapter au réel". Emmanuel Macron devrait lire les bons auteurs.
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