"Les élections locales sont des élections locales". Voilà le raisonnement d'Emmanuel Macron, mercredi 15 janvier, alors qu'il était interrogé sur les prochaines élections municipales. Qu’est-ce que ça veut dire ? Que le président se détache d’un échec programmé de son parti ?
Cela veut dire que le chef de l’Etat ne veut pas que tout le monde lise dans ces élections une photographie de l’opinion du pays. Il ne veut que l’on cherche à y détecter un rejet de sa politique.
Il est même allé un peu plus loin. "Je n’en tirerai pas de conséquence automatique sur le plan national", a-t-il déclaré. Ça veut dire qu’il ne faudra pas s’attendre à un changement de gouvernement, qu’il ne veut pas encourager un vote sanction.
En clair, Emmanuel Macron veut enjamber les municipales, s’en détacher. C’est assez classique dans l’histoire politique. Les présidents en place ont toujours souffert des élections en cours de mandat.
François Hollande, ou Nicolas Sarkozy avant lui, avaient aussi expliqué que les municipales étaient un scrutin local et uniquement local. Et parfois, après une déconvenue, ils ont quand même changé d’équipe gouvernementale. Mais il faut être honnête, ce n’est pas comparable avec la situation d’En Marche qui n'existait pas il y a 3 ans.
Il part presque de zéro face aux sortants Les Républicains et les socialistes. Mais ses ambitions ont largement évolué au fil du temps : après des législatives triomphales en 2017, les responsables du parti ont estimé qu’en position de force ils rallieraient de nombreux maires. Les mêmes responsables ont alors fixé un objectif de 15 000 conseillers municipaux élus. Ces derniers mois, le chiffre a baissé et est passé à 10 000.
Tout le monde s’est rendu compte, ou rappelé pour les plus anciens, qu’aux municipales les maires sortants ont toujours un très gros avantage. Comme ils n’ont pas pu tordre le bras de ces maires sortants pour les rejoindre, ils ont décidé d’en soutenir, au cas par cas. C’est la stratégie du coucou.
Ils vont installer dans les équipes municipales sortantes des élus En Marche pour l’avenir. Dans l’autre moitié des villes, ils lancent leurs propres candidats en autonomie. Et pour eux, ça sera plus dur.
Emmanuel Macron leur a dit en quelque sorte, hier soir, "à vous d’être bon, ce n’est pas mon affaire". La prise de distance du chef de l’Etat a un avantage pour tous ces candidats : elle leur permettra, eux aussi, de se détacher de l’actualité nationale et de ne pas se faire complètement pourrir leur campagne par l’histoire de la réforme des retraites.
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