Pour arriver au chiffre officiel de 460 milliards d’euros, il faut additionner les aides directes et les enveloppes de prêts garantis par l’État destinés aux entreprises même si ce n’est pas tout à fait la même chose. Les aides sont versées et effectivement dépensées, les prêts en principe, devront être remboursés.
Et pour les prêts, il s’agit d’enveloppes qui, aujourd’hui, sont loin d’avoir été toutes consommées. Sur les 300 milliards d’enveloppes, seuls 100 ont effectivement été décaissés. Au total, la France a donc mobilisé 260 milliards d’euros et non pas 500.
L’engagement pris de ne pas augmenter les impôts à deux ans de la présidentielle a toutes les chances d’être contraignant. Deux remarques néanmoins : des baisses d’impôts avaient été annoncées, est-ce qu’elles seront maintenues, on n’en a pas entendu parler. il s’agit de la suppression de la taxe d’habitation pour les ménages aisés et puis, d’une baisse d’impôt sur les sociétés.
Formellement, cette promesse n’interdit pas le lancement d’un emprunt obligatoire auprès de tous ou d’une partie des ménages qui serait remboursé dans quelques années.
L’affirmation qu’il va falloir "travailler et produire davantage" ne signifie pas la remise en cause des 35 heures mais plus probablement que le Président songe à allonger la durée de la carrière. Ça serait une forme de retour partiel de la réforme des retraites avec une augmentation classique du nombre de trimestres nécessaires pour avoir droit à sa retraite à taux plein ou bien avec le fameux âge pivot.
Il avait été envisagé avant la crise sanitaire. On a appris la semaine dernière que le déficit du régime serait de 30 milliards d’euros en 2020 à cause de la crise du confinement qui a fait chuter les recettes de cotisations alors qu’on envisageait jusqu’ici l’équilibre pour l’année en cours.
L’idée de l’indépendance économique évoquée par Emmanuel Macron dans son discours, c’est d’identifier les secteurs pour lesquels il n’y a pas de production sur le sol national. Certains médicaments par exemple, on s’en est rendu compte. Et puis d’organiser des filières de production.
Notre dépendance s’est ainsi révélée pendant la crise, particulièrement pour la pharmacie, des produits simples comme le paracétamol ou plus complexes, le fameux curare, l’anesthésiant. Mais il y a bien d’autres secteurs pour lesquels on n’a plus de fabrication française. Pas forcément des secteurs dits stratégiques. L’électroménager, on n’a quasiment plus une usine. Les meubles, tout est fait en Europe de l’est. Le textile, les panneaux solaires, l’électronique… Je pourrais multiplier les exemples.
Il faut rappeler que la France est l’un des pays où la part de l’industrie dans le PIB est la plus faible parmi tous les pays dits développés. La délocalisation de secteurs entiers, ça nécessiterait une refonte importante de la fiscalité pour diminuer les coûts ou bien une augmentation des prix pour le consommateur. Ça nécessite un plan d’ensemble assez complexe qu’on n’a pas encore vu hier. Ça n’est donc pas très vraisemblable, au moins pour ce qu’on sait aujourd’hui parce que ce projet du président est resté assez nébuleux.
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