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Repas étudiants à 1 euro : pourquoi les non boursiers en ont aussi besoin ?

Les députés Renaissance se sont opposés à l'ouverture des repas à 1 euro à l'ensemble des étudiants, refusant de privilégier ceux qui peuvent s'en passer. Un argument mis à mal par la réalité de la vie étudiante, de plus en plus précaire.

Le prix du restaurant universitaire a été fixé à un euro pour tous les étudiants.
Le prix du restaurant universitaire a été fixé à un euro pour tous les étudiants.
Crédit : AFP / Archives, Philippe Huguen
Joanna Wadel - édité par Robinson Hollanders

Rejetée à 1 voix près dans l'hémicycle jeudi 9 février, la proposition de loi pour l'ouverture des repas à 1 euro à l'ensemble des étudiants fait débat. En particulier au sein du groupe présidentiel, massivement opposé à cette mesure proposée par les socialistes. Pour justifier leur position, les députés Renaissance ont fait valoir que la généralisation de cette aide serait "injuste" envers les étudiants précaires qui en bénéficient. 

"Grâce à vous, les enfants de votre ami Bernard Arnault pourront aller au Crous et ne payer qu'un euro", a par exemple lancé Sylvain Maillard, le vice-président du groupe à l'Assemblée. Mais qu'en est-il réellement ? Dans les faits, le repas à 1 euro symbolique mis en place par le gouvernement pour tous les étudiants durant la crise sanitaire, est aujourd'hui réservé aux boursiers et aux plus précaires. Mais ses modalités d'obtention peuvent encore exclure bon nombre d'étudiants dans le besoin. 

Selon le site de l'administration française, pour avoir droit au repas à 1 euro, les étudiants non boursiers doivent témoigner de leur éligibilité auprès du Crous, en fournissant - comme pour les demandes d'aides sociales -, le montant de leurs allocations, leurs éventuels salaires, pensions alimentaires ainsi que toutes les ressources dont ils disposent. Des critères sociaux qui peuvent s'avérer en décalage avec la situation économique actuelle. 

Une majorité d'étudiants n'a pas accès aux aides

En septembre 2022, les chiffres de la précarité étudiante en France relayés par l'UNEF, l'Insee ou encore l'association de lutte contre le gaspillage alimentaire Linkee, dressaient un constat alarmant : mal-logement, recours croissant aux banques alimentaires, impasse sur les soins, privations et échec scolaire… 2 étudiants sur 3 se trouvaient alors en situation d'extrême précarité, pointait notamment La Tribune

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Une paupérisation aggravée par la pandémie et due à l'inflation galopante, faisant bondir le coût de la vie étudiante entre 6 et 7% supplémentaires par rapport à 2021, selon les syndicats étudiants. Dans un tel contexte, les efforts du gouvernement ont été jugés insuffisants : "73% d'étudiants non boursiers" n'avaient alors pas accès au fameux repas à 1 euro, déplorait l'UNEF. Même chose pour d'autres dispositifs gérés par le Crous, tels que les logements, accessibles à "moins de 6% des étudiants", selon Félix Sosso, porte-parole de l'association FAGE. 

Ce dernier pointait également que la majoration des bourses étudiantes de 4% était bien trop faible pour lutter contre l'inflation qui atteignait près de 6%. 

Les internautes répondent aux élus

Le rejet de l'ouverture du tarif solidaire des repas universitaires à l'ensemble des étudiants a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Outre celle du député Nupes Louis Boyard, qui a publié sur Twitter l'ensemble des noms des élus ayant voté "contre", nombre d'étudiants ou anciens étudiants ont témoigné des difficultés que rencontrent les non boursiers, dont la plupart son loin de rouler sur l'or. 

Conflits familiaux, rupture avec leurs proches, isolement, foyers dans l'incapacité d'aider, sans compter les frais d'inscription astronomiques des étudiants étrangers… Autant d'obstacles évoqués sur Twitter ce jeudi 9 février, en réponse aux députés Renaissance. 

Les syndicats étudiants espèrent à présent une réforme de la bourse universitaire. Une revalorisation du montant - sur la table depuis plusieurs années -, ainsi qu'une augmentation du nombre de bénéficiaires pourrait intervenir en septembre prochain. Selon Les Echos, le gouvernement plancherait également sur une refonte profonde, qui pourrait être mise en place en 2024. 

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