Gérald Darmanin ? Christophe Castaner ? Qui va remplacer Gérard Collomb à la tête du ministère de l'Intérieur ? Là est toute la question. Après une passation de pouvoir glaciale entre le ministre démissionnaire et Édouard Philippe qui reprend l'intérim, l’exécutif se prépare à un remaniement plus large que celui de début septembre, selon nos informations.
De son côté, Emmanuel Macron a précisé en Conseil des ministres que cette situation ne constituait "en rien une crise politique". La balle est désormais dans son camp. Il est urgent pour le président de la République de redresser la barre, mais il est difficile de faire les bons choix. C'est une crise politique ou pas ?
Ce n’est pas une crise politique, au sens crise majeure profonde, crise institutionnelle. Disons que pour être juste, c’est une crise gouvernementale. Ça ne veut pas dire que ce n’est pas sérieux.
Il n’y a qu’à voir comment Emmanuel Macron a fait vider une partie du Mondial de l’Auto qu’il inaugurait hier après-midi. Faire vider les lieux, ça témoigne d’un président très agacé, fébrile.
Il n’y a qu’à voir l’image pathétique du Premier ministre et de Gérard Collomb, lors de la passation de pouvoir sur le perron de l’hôtel de Beauvau : pas un regard, une poignée de main glaciale. Ils n’ont même pas réussi à sauver les apparences. C’est le niveau zéro de la politique. Donc oui, c’est sérieux mais ce n’est pas une crise d’État parce que la Constitution, dont Emmanuel Macron célébrera les 60 ans aujourd’hui, protège le président.
En revanche, ce n’est pas une "péripétie" comme Emmanuel Macron voudrait le faire croire. Non, ça c’est trop facile. Ça me fait penser à l’affaire Benalla, quand les proches d’Emmanuel Macron avait parler de "tintamarre". Remarquez, on a connu aussi le "clapotis" de Nicolas Sarkozy et le célèbre "pshiiittt" de Jacques Chirac.
Ils ont toujours beaucoup d’imagination nos présidents, quand il s’agit de minimiser les choses. Mais c'est quand même une crise qu'il va falloir résoudre rapidement, parce qu'elle affaiblit le président et le gouvernement. Emmanuel Macron s’est trompé avec Gérard Collomb sur sa compétence, sur sa détermination et sur sa fidélité. Ça fait beaucoup d’erreurs.
Il va donc falloir, maintenant, que le président tienne compte de ces trois erreurs pour le remaniement qui approche. Ça veut dire ne pas forcément nommer ceux qui sont venus à lui mais nommer ceux qu’il a lui-même choisi, comme il l’a fait avec Édouard Philippe.
C’est rassurant d’être entouré d’indéfectibles soldats, mais lorsque ça dysfonctionne, c’est plus difficile à remplacer
Alba Ventura
C’est vrai que tous les présidents ont toujours été tentés de s’entourer de proches du premier cercle des fidèles, de travailler avec ceux qui étaient là au moment de votre ascension. Encore faut-il choisir les bons, au bon endroit... Il va falloir qu’Emmanuel Macron assume de constituer une équipe, qu’il assume de trancher entre ceux qui ne sont pas bons, ceux qui ne sont pas au niveau et sa volonté de vouloir absolument récompenser ses proches pour leur seule fidélité.
Il va falloir qu’il assume de ne pas fonctionner avec un commando, mais avec des figures compétentes, consistantes. C’est rassurant d’être entouré d’indéfectibles soldats, mais lorsque ça dysfonctionne, c’est plus difficile à remplacer : reconstruire un dispositif solide pour réinstaller son autorité, pour se représidentialiser.
Sachant par ailleurs que trouver un remplaçant à Gérard Collomb ou remanier plus largement ne permettra pas au président de se relever rapidement.
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