Jean-Paul Delevoye devient haut-commissaire aux retraites. Un député, Jean-Baptiste Djebbari devient secrétaire d’État aux Transports. Encore une fois, Emmanuel Macron ajuste l’équipe gouvernementale. On ne peut pas parler de remaniement ?
En effet, les remaniements cela n’existe plus. Depuis le début du quinquennat. Il y a eu 15 départs, de ministres et de secrétaire d’État. Un tel "turn over", cela n’était jamais arrivé sous Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande. Il y a eu l’affaire du Modem qui a fait partir François Bayrou et ses amis. Il y a eu le coup de mou de Nicolas Hulot, la fuite à Lyon de Gérard Collomb.
Benjamin Griveaux et Mounir Mahjoubi sont aussi partis pour l’aventure des municipales. Et enfin cet été, il y a eu les homards de François de Rugy. À chaque fois, ce sont des mélodrames. Emmanuel Macron subit les événements, mais il n’a jamais utilisé les remplacements des démissionnaires pour rebondir. Il a complètement banalisé les nominations.
D’abord parce qu’intrinsèquement, Emmanuel Macron déteste le changement. Il déteste le changement pour ses équipes, pas pour le pays. Le chef de l’État apprécie les gens qu’il connait, raconte ceux qui travaillent avec lui.
Il déteste aussi être sous la contrainte et dans l’urgence. C’est pour cela que les nominations prennent souvent beaucoup beaucoup de temps. Emmanuel Macron gère en fait le gouvernement comme un conseil d’administration. Il en change sa composition tranquillement au fil de l’eau.
Changer de ministres, cela n’est plus un acte politique, ça c’était le vieux monde. Emmanuel Macron l’a même théorisé et nous l’a confié il y a deux semaines. "Si j’avais dû changer des ministres", a-t-il dit, je l’aurais fait en avril, à la fin du grand débat". Pour le fameux acte 2 du quinquennat, il n’y a pas besoin de changement de gouvernement.
L’acte 2, c’est un changement de vocabulaire. Le changement d’un mot : "Ne plus faire pour les Français, mais avec les Français". C’est la formule. Un simple changement de méthode, que les ministres actuels peuvent très bien appliquer.
C’est que les ministres n’ont finalement pas beaucoup d’importance. Ils ne sont plus des symboles politiques. Ils ressemblent presque à des préfets qui suivent une feuille de route. sans grande autonomie. Ce que résume bien un très proche du chef de l’état : "Macron ne compose pas des gouvernements, il compose des cabinets ministériels".
Donc dans cette équipe, il n’y a pas de poids lourds, de fortes personnalités. Personne n’exprime de différence, d’existence politique, au sein du gouvernement. Le pragmatisme a remplacé les idées. Ce sont des ministres techniques. Emmanuel Macron, c’est un mystère pour personne, ne veut pas de tête qui dépasse...
Le Haut-commissaire européen en fin de mandat Pierre Moscovici l’a dit de manière beaucoup plus désagréable dans une confidence assassine à des journalistes du Monde. ll parle de "l'extraordinaire médiocrité du personnel dont s'entoure Emmanuel Macron".
"Celui qui a trahi a peur d'être trahi", explique-t-il.
Et il ajoute : "On n’a jamais vu sous la cinquième République de gouvernement aussi faible". Emmanuel Macron l’a bien sûr très mal pris. Selon le Canard Enchainé, Pierre Moscovici devait être nommé à la présidence de la Cour de comptes par le chef de l'État dans les jours qui viennent. Et bien ce n'est plus d'actualités...
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