La période est sereine, la majorité ne s’est pas divisée en fin de semaine dernière sur un article de loi, allant jusqu’à provoquer une crise inédite entre le gouvernement et le Parlement. Le maintien de l’ordre est plutôt apaisé en ce moment, nous l’avons encore vu samedi. Et il n’y a pas non plus de crise économique, de crise sociale, ni de crise sanitaire. C’est le bon moment pour remettre la réforme des retraites dans l’actualité.
Blague à part, la réforme des retraites est bel et bien dans l’air du temps. Michel Rocard avait bien dit dans les années 90 : "avec la réforme des retraites, il y a de quoi faire sauter plusieurs gouvernements…" Et Emmanuel Macron veut y aller. "Nous allons continuer les réformes, la Covid ne gèle pas tout", a confié il y a quelques semaines encore le chef de l’État. "La transformation, la modernisation du pays, elle ne peut pas s’arrêter", a-t-il expliqué.
Emmanuel Macron joue là son "brevet de réformateur", explique l’un de ses ministres. Il ne peut arriver en 2022 sans l’avoir réalisé et se faire polluer une campagne de réélection avec un sujet pareil.
Le dernier rapport du du Conseil d’orientation des retraites (COR) est sorti la semaine dernière et laisse espérer un retour à l’équilibre du système au mieux... en 2045. C’est pour ça que Bruno Le Maire a présenté hier dans Le Parisien la réforme des retraites comme "la priorité absolue de 2021".
Le ministre de l'Économie a trouvé une bonne raison de remettre le chantier en route. C’est une façon de résorber l’énorme dette Covid. S’il faut résorber la dette en travaillant plus longtemps, pas sûr que travailler 5 ans, 10 ans, ou même 15 ans de plus y suffisent. Mais le plus est le signal envoyé. "Ca peut rassurer une partie de notre électorat", assume Bruno Le Maire en privé. "Ne pas réformer les retraites, c’est baisser les pensions", avertit un conseiller d’Emmanuel Macron.
Et tout le monde n'est pas d'accord avec ça. Car il ne s’agit pas de savoir s’il faut une réforme mais si c’est le moment, politiquement, pour le faire. À la fin d’un quinquennat déjà très agité, c’est un nouveau sujet de division, y compris chez les ministres.
Elisabeth Borne a prévenu hier sur France 3 : "l’urgence absolue c’est de sortir de la crise sanitaire, économique, sociale, de protéger les emplois." La ministre du travail s’est faite le relais des syndicats, qui ne veulent pas entendre parler d’allongement du temps de travail en ce moment.
Cette réforme des retraites est aussi une nouvelle occasion pour l’aile gauche du gouvernement de se faire entendre. Hier, Elisabeth Borne a posé ses conditions. Elle ne veut pas de 49.3, cette mesure qui permet de couper court à tout débat et qui avait été utilisée en mars dernier pour la réforme des retraites. Elle veut un "débat parlementaire apaisé". Par les temps qui courent, c’est une très très grosse exigence.
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