Syndicats d'un côté et partis politiques de l'autre ? Après une deuxième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, organisée par les syndicats dans toute la France, la Nupes veut maintenir la pression sur le gouvernement. Tant sur le front des manifestations, qu'à l'Assemblée avec la bataille parlementaire qui a débuté en commission des Affaires sociales.
Selon Ugo Bernalicis, député la France insoumise du Nord contacté par RTL, le retrait du texte ne pourra être obtenu qu'avec des blocages. "Si les secteurs stratégiques ne sont pas bloqués, ça ne marchera pas. On est sur une guerre d’usure", explique-t-il.
La Nupes se positionne comme "un point d'appui" à la mobilisation dans la rue. L'alliance de gauche soigne donc sa relation avec les syndicats, notamment la CGT et la CFDT et avance avec précaution ses pions. Objectif : consolider l'axe syndical.
Afin d'y parvenir, les députés de la Nupes ont planché la semaine dernière, lors d'une réunion de l'intergroupe, sur un éventuel rapprochement avec les syndicats. "Des contacts sont en train d’être noués, nous explique un député de la Nupes. Il faut faire quelque chose d'unitaire".
Parmi les idées avancées, celle d'un meeting commun, organisée aux alentours du 2 février est privilégiée au sein de l'alliance de gauche. "Les choses sont mûres pour cela", estime un élu Nupes. Mais la prudence est de mise : "On est en appui des syndicats", rappellent plusieurs députés de la France insoumise et aussi EELV. "Des contacts sont pris pour travailler à des initiatives communes. Des temps communs, de manière conjointe, pourraient être organisés", précise un élu écologiste.
C'est donc toute la Nupes qui a décidé de prendre le sujet de la réforme des retraites à bras le corps pour s'imposer comme la seule opposition à Emmanuel Macron. Sur le plan de la bataille politique, la gauche souhaite ainsi empêcher le Rassemblement national.
"La bataille de l'opinion est gagnée", selon le député insoumis William Martinet, joint par RTL. Mais jusqu'à quand ? C'est là tout l'enjeu pour l'alliance de gauche de s'associer avec les syndicats. Sauf que les relations avec la France insoumise et notamment Jean-Luc Mélenchon ne sont pas au beau fixe.
Lors du Grand Jury RTL, Le Figaro, LCI le 22 janvier dernier, le premier secrétaire de la CGT Philippe Martinez adressait un tacle à l'ancien candidat à l'élection présidentielle. "À la France insoumise, il n'y a pas que Jean-Luc Mélenchon. J'ai cru comprendre qu'il s'était mis un peu en retrait. Nous parlons avec des élus de la France insoumise, comme avec d'autres", a-t-il lancé.
"Ça n'a pas toujours été simple entre les syndicats et LFI", reconnaît William Martinet qui estime cependant que les organisations syndicales doivent être en première ligne sur le sujet des retraites. "Ça me parait naturel, les retraites c'est avant la question de notre rapport au travail", souligne-t-il.
Du côté du Parti socialiste, on mise sur la CFDT. "Chaque parti a ses liens informels avec les syndicalistes. Les nôtres sont très bons avec la CFDT", rappelle-t-on au sein du PS.
En attendant, une réponse des syndicats, les élus de la France insoumise, du Parti socialiste, des écologistes et du parti communiste organisent dans leurs circonscriptions respectives des réunions avec les militants et les sympathisants pour renforcer la mobilisation.
La mobilisation repose ainsi sur deux plans : les réunions publiques organisées par la Nupes et les journées de mobilisation organisées par les syndicats. Joint par RTL, le député insoumis des Yvelines, William Martinet, organise un meeting le 10 février prochain dans sa circonscription. "Des représentants de la CGT et de FSU seront présents", assure-t-il. A cela s'ajoute des réunions baptisées "points info retraites", où chacun peut venir effectuer des projections sur sa retraite.