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ÉDITO - Réforme des retraites : "La bataille de l'opinion est plutôt perdue pour Emmanuel Macron", dit Alba Ventura

Sur le front de la réforme des retraites, le dialogue de sourds continue entre les syndicats et l'exécutif.

Emmanuel Macron le 19 janvier 2023
Emmanuel Macron le 19 janvier 2023
Crédit : AFP
ÉDITO - Réforme des retraites : "La bataille de l'opinion est plutôt perdue pour Emmanuel Macron", dit Alba Ventura
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L'invité de RTL - Alba Ventura
Alba Ventura - édité par Marie-Pierre Haddad
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L'acte 2 de la grève contre les retraites. Les syndicats espèrent au moins un million de personnes dans les rues, ce mardi 31 janvier. Cette journée peut-elle être décisive ? Non, parce qu'on n'est pas encore entré dans le dur. On est encore dans les coups de semonce. On n'a jamais vu un gouvernement céder au bout d'une deuxième journée de mobilisation. Ça, ça n'existe pas. 

En fait, on est dans une montée en tension progressive entre deux camps qu'on voit bien irréconciliables. D'un côté, il y a un président et une première ministre qui ont décidé que les 64 ans étaient non-négociables. Et puis, de l'autre côté, vous avez les syndicats et l'opposition qui estiment que les 64 ans, c'est inacceptable. Donc pour le moment, on est dans un dialogue de sourds. 

À quel moment ça pourrait se durcir ? Le vrai sujet, c'est à quel moment les syndicats déclencheront des grèves reconductibles. Lorsque dans les AG, ils votent et revotent chaque soir, c'est là que l'on entre potentiellement dans un blocage de longue durée.

La bataille de l'opinion en cours

À la SNCF, on est fixé. On sait déjà qu'à partir du 13 février, il y a des grèves reconductibles programmées. Donc si on a un TER sur dix en grève tous les jours pendant un mois, on entre dans une autre dimension avec des Français empêchés d'aller travailler tous les jours. Et si cela entraîne les syndicats de l'énergie et ceux des raffineries, c'est la paralysie. 

Jusqu'ici, ce qui s'est joué, c'est la bataille de l'opinion. Elle est plutôt perdue pour Emmanuel Macron puisque l'adhésion à la réforme, c'est six points de moins en une semaine. Mais pour l'instant, on est dans un tour de chauffe. Le point de bascule, finalement, où se joue-t-il ? Il y a deux points de basculement : politique et syndical. 

Ce sont les semaines qui viennent qui vont être déterminantes

Alba Ventura

Le premier est de savoir si, compte tenu de l'impopularité de la réforme, Emmanuel Macron va garder une majorité à l'Assemblée sur le texte. S'il ne fait pas des améliorations sur les femmes, la pénibilité, les carrières longues qui doivent aussi satisfaire la CFDT, il y a des voies qui risquent de lui faire défaut. Ça, c'est son point de rupture au président. 

Côté syndicats, aujourd'hui, il y a une unité syndicale. Il y a une opposition de tous à l'âge de départ à 64 ans. Mais dans la réalité, il n'y a pas une unité parfaite. On a une CGT qui est assez dure et prête au blocage. On a une CFDT qui est très ferme mais qui dit clairement qu'elle respectera les règles démocratiques de notre pays, autrement dit le vote. Et Laurent Berger ajoute qu'à la CFDT, on pense que le niveau d'efficacité syndicale ne se mesure pas au niveau des emmerdements des concitoyens

Vous voyez bien la différence. J'ajoute quand même un dernier point de rupture la rue. Je ne crois pas qu'on aura un mouvement type "gilets jaunes", mais on peut avoir un autre mouvement qui déborde des structures. On n'en est pas là. La journée d'aujourd'hui ne changera rien. On est dans les coups de semonce. Ce sont les semaines qui viennent qui vont être déterminantes. 

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