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Qui est Philippe Gustin, le bras droit du nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu ?
À 65 ans, Philippe Gustin est le nouveau directeur de cabinet de Sébastien Lecornu à Matignon. Fort d’un parcours atypique, préfectoral, ministériel et politique, il est le nouvel homme de confiance du Premier ministre.
Le futur directeur général de l'UMP, Philippe Gustin, à Bucarest en octobre 2012 (Archives).
Crédit : AFP / DANIEL MIHAILESCU
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Dans la vie politique, il y a ceux qui se droguent à la lumière et ceux qui préfèrent l’ombre. Bien souvent, ceux de la seconde catégorie ne sont pas moins puissants. C’est le cas de Philippe Gustin, le nouveau directeur de cabinet de Sébastien Lecornu.
Un tandem pas si nouveau pour les deux hommes. L’un a 39 ans, l’autre 65, mais malgré cet écart d’âge, ils se connaissent très bien et s’apprécient. La première fois que Philippe Gustin fut directeur de cabinet de Sébastien Lecornu, c’était en 2016. "Je suis parti comme directeur de cabinet et directeur général des services d’un bébé qui s’appelait Sébastien Lecornu, qui venait d’être élu président du conseil départemental de l’heure à 27 ans. Et donc, il m’a appelé auprès de lui", a-t-il raconté au micro de nos confrères de Comtoise Radio.
Plus tard, ils se retrouvent au ministère des Outre-mer, puis aux Armées. Sébastien Lecornu a eu une totale confiance en cet homme chauve aux lunettes fines.
Un homme aux mille vies
Il faut dire que Philippe Gustin a eu mille vies... et pas moins de 49 adresses différentes depuis sa naissance. Entré sur le tard à l’ENA, il a exercé à partir de 40 ans dans de nombreux départements et territoires en tant que sous-préfet et préfet. Il a parfois dû gérer de grosses crises, comme l’ouragan Irma à Saint-Barthélemy et Saint-Martin ou encore l’effondrement du système d’eau potable en Guadeloupe.
À Paris, ce père de deux filles est ensuite directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy, puis de Luc Châtel à l’Éducation, avant de prendre un virage plus politique en 2014. Il a accepté un poste à l’UMP pour remettre de l’ordre après l’affaire Bygmalion.
Un parcours atypique qu’il cultive. D’un côté, ce natif de Haute-Saône est très attaché à sa terre, notamment à Fougerolles, commune que sa famille de bouilleurs de cru n’a jamais quittée. De l’autre, il reconnaît avoir des fourmis dans les jambes.
Tour à tour instituteur en Allemagne dans sa jeunesse, employé à l’Institut culturel de Budapest puis ambassadeur en Roumanie, il a la bougeotte. Mais cela ne l’empêche pas de rester fidèle aux vieux copains. Chaque année, il tient absolument à réunir sa classe de terminale, mais aussi sa promotion de l’ENA, où il a connu un certain Laurent Wauquiez.
Un franc-parler assumé
Philippe Gustin est aussi connu pour être cash. Alors qu’il était préfet de région de Bretagne, il a dû gérer en janvier 2024 les manifestations à Rennes contre la loi immigration, où les casseurs se sont invités. "Ces gens-là viennent d’une université qui s’appelle Rennes 2, où on leur laisse faire à peu près tout et n’importe quoi. Il faut maintenant qu’on cesse cet omerta pour faire en sorte que ces terroristes cessent de nuire", a-t-il déclaré au micro d’Ouest-France.
Mais ce franc-parler, il l’assume. Il est aussi direct avec les ministres. Dire les choses qui ne vont pas, ça fait partie du job, explique l’intéressé. "C’est quelqu’un qu’on adore. Grâce à lui, on peut dormir", se souvient Luc Châtel. Désormais, c’est donc sur Matignon que veille Philippe Gustin.
C’est le visage du jour, l’homme qui murmure à l’oreille du Premier ministre et que le Premier ministre écoute.
