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Présidentielle américaine : Macron-Trump, une relation en dents de scie résumée en 8 épisodes

DÉCRYPTAGE - Durant le mandat de Donald Trump, les deux présidents ont eu l'occasion de s'accrocher sur de nombreux sujets.

Emmanuel Macron et Donald Trump, en marge de l'Assemblée générale annuelle de l'ONU
Crédit : Nicholas Kamm / AFP
Marie-Pierre Haddad
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Une relation qui s'est rapidement détériorée. La première rencontre entre Donald Trump et Emmanuel Macron remonte au 25 mai 2017, avec une poignée de mains qui marquera les esprits. Puis le président américain était invité en France pour la cérémonie du 14-Juillet. A cette époque, le couple Macron et le couple Trump avaient dîné ensemble "entre amis" au deuxième étage de la Tour Eiffel, au restaurant Jules-Verne. 

Mais quatre ans plus tard, Donald Trump et Emmanuel Macron ne sont plus sur la même longueur d'ondes. C'est notamment le cas sur la politique internationale, où les deux présidents s'affrontent sur de nombreux sujets. Tout ceci a été ponctué de déclarations fracassantes, dont seul Donald Trump a le secret, sur la politique d'Emmanuel Macron, allant même jusqu'à attaquer sa personne. Le pensionnaire de la Maison Blanche dénoncera en 2019 "la stupidité de Macron" au sujet de la taxe française sur les géants du numérique. 

Entre déclarations par médias interposés et photos officielles, le chef de l'État et son homologue américain ont connu une relation en dents de scie qui se symbolise par la mort d'un chêne offert par Emmanuel Macron à Donald Trump et planté dans le jardin de la Maison Blanche.

1. Une poignée de main pour se jauger

Sous l’œil d'une caméra, avant un déjeuner de travail à l'ambassade américaine à Bruxelles, le Président a résisté pendant cinq secondes au président américain. Plus tard, ils ont à nouveau répété l'exercice, sous le regard amusé des autres dirigeants, dont Angela Merkel et le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg. 

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Joint par RTL.fr, Stephen Bunard, coach en intelligence relationnelle et expert en gestuelle, prévient avant tout qu'il ne faut "pas surinterpréter les poignées de main de Donald Trump. Le président américain a une image de mâle dominant, un peu rustre. Il ne faut donc pas laisser cela influencer l'analyse de ses gestes". 

25 mai 2017 : Emmanuel Macron rencontre Donald Trump pour la première fois depuis son élection lors d'une réunion de l'OTAN à Bruxelles. Leur poignée de main, longue et visiblement musclée, a été énormément commentée en France comme Outre-Atlantique.
Crédit : MANDEL NGAN / AFP

Les deux chefs d'État se sont serré la main à trois reprises. La première fois qu'ils se voient, c'est à l'ambassade américaine de Bruxelles. "Il faut noter que c'est Donald Trump qui tend la main en premier, en direction d'Emmanuel Macron. De plus, sa main est en position de supination : la paume ouverte vers le haut. C'est une invitation. Il va aussi détourner le regard en premier. De l'autre côté, le président de la République est en position de dominant. Quand il sort de la voiture, il réajuste sa veste, se frotte les mains et surtout il regarde son homologue droit dans les yeux. Lorsqu'ils vont se serrer la main, il va poser la sienne sur l'épaule du président américain. Celui qui touche l'autre est perçu comme dominant", analyse le coach en intelligence relationnelle.

2. "Make Our Planet Great Again"

Le premier bras de fer entre les deux dirigeants concerne le climat. Donald Trump a acté le retrait des États-Unis de l'accord de Paris sur le climat. "J'ai été élu pour représenter les habitants de Pittsburgh, pas de Paris. Il est temps de mettre Youngstown (Ohio), Detroit, le Michigan et Pittsburgh (Pennsylvanie), qui comptent parmi les meilleurs endroits de ce pays devant Paris, France".

Face à cette déclaration, Emmanuel Macron a engagé une réplique en 3 actes. Dans une déclaration officielle, le président de la République déclarait : "L'heure est grave". Il a mis en garde les États-Unis en dénonçant une "erreur" commise par son homologue américain "pour les intérêts de son pays et de son peuple".

Le président de la République avait tenu tête au président américain en insistant sur le leadership de la France. "La France jouera donc son rôle dans le monde car c'est ce qui est attendu d'elle. Dès ce soir, avec l'Allemagne et l'Italie, nous avons tenu à réaffirmer notre engagement pour l'Accord de Paris (...) La France ne fera pas que tenir son engagement passé. Dès ce soir, la France se doit d'être plus ambitieuse encore pour notre avenir", déclarait-t-il.

En ponctuant sa prise de parole du slogan "Make Our Planet Great Again" (Rendre sa grandeur à la planète, ndlr), Emmanuel Macron a attaqué Donald Trump directement sur son terrain en détournant le slogan de campagne de ce dernier.

3. Trump "ébloui" par le 14-Juillet

À cette époque, les relations sont au beau fixe entre Donald Trump et Emmanuel Macron. Dans une interview datant du 20 juillet 2017 dans le New York Times. le président américain fait les louanges du chef d'État français. "C'est une très bonne personne", déclarait-il. 

Quant au défilé du 14-Juillet auquel il a assisté à Paris, le locataire de la Maison Blanche racontait les dessous de cet événement. "Il m'a appelé et m'a dit : 'J'aimerais vous avoir ici et vous honorer en France'. "Quand il m'a demandé, j'ai dit : 'Vous êtes sûrs que c'est une bonne chose que j'aille à Paris ? Je me suis retiré de l'Accord sur le climat la semaine dernière... C'est une bonne chose ?'. Il a répondu : 'Ils vous adorent en France'. J'ai dit : 'D'accord, je ne veux pas vous vexer'".

Et visiblement, Donald Trump n'a pas regretté sa participation : "Le défilé du 14-Juillet, ça c'était top de chez top". 

Emmanuel Macron et Donald Trump lors du défilé militaire du 14 juillet aux Champs-Élysées.
Crédit : ALAIN JOCARD / AFP

4. Tensions sur le nucléaire iranien

Sur le nucléaire iranien, Emmanuel Macron a défendu le "nécessaire respect par toutes les parties" de l'accord sur le nucléaire iranien, dans un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui l'exhortait à "revoir" cet accord

Dans un communiqué de l'Élysée, "le président de la République a rappelé l'importance de préserver l'accord nucléaire iranien, et le nécessaire respect par toutes les parties de leurs engagements dans le cadre de cet accord", en ajoutant que les deux hommes avaient également "indiqué la nécessité de travailler sur le volet balistique et sur les activités régionales de l'Iran, comme la France l'a proposé depuis septembre 2017". 

5. Le chêne mort

Lors d'une visite à Washington en avril 2018, Emmanuel Macron avait offert au couple Trump un jeune chêne, venant d'une forêt du nord de la France, où périrent plus de 2.000 Marines américains pendant la Première guerre mondiale. Les photos des deux présidents, munis de pelles dorées, en train de planter l'arbre dans le jardin de la Maison Blanche avait fait le tour du monde.

Le chêne symbole de l'amitié franco-américaine avait presque immédiatement disparu, pour être placé en quarantaine. "C'est obligatoire pour tout organisme vivant importé aux États-Unis", avait alors expliqué l'ambassadeur de France aux États-Unis de l'époque, Gérard Araud, auprès de l'AFP. Sauf que l'arbre n'a jamais été replanté par la suite

6. Le G7, vers une réconciliation ?

Le 24 août 2019, le président de la République a organisé la réunion du G7 à Biarritz. Emmanuel Macron souhaitait "convaincre tous nos partenaires que les tensions en particulier, les tensions commerciales sont mauvaises pour tout le monde". Outre la guerre commerciale entre États-Unis et Chine, Donald Trump a fait planer la menace d'un conflit avec la France et l'Europe, en menaçant de taxer les vins français en rétorsion à la taxation des géants américains du numérique, ce à quoi l'UE riposterait. "Nous devons réussir à avoir une forme de désescalade, c'est-à-dire à stabiliser les choses et éviter cette guerre du commerce qui est en train de s'installer partout", explique-t-il. 

Le sommet a aussi créé "les conditions pour cette rencontre", entre Donald Trump et le président iranien, Hassan Rohani. "Et donc pour un accord", a-t-il ajouté. "Il y a des avancées, même si elles restent fragiles et que rien n’est encore fait", nuançait le chef de l'État. Donald Trump a acquiescé en déclarant : "Un fantastique G7".

7. Les produits français taxés par les États-Unis

Un féroce bras de fer a opposé Donald Trump à Emmanuel Macron : la taxation des produits européens par les États-Unis. "Cette stratégie des taxes douanières, c'est l'arme préférée de Trump depuis le début de son mandat. Il a commencé avec un bras de fer sur les produits chinois qui a ralenti l'économie mondiale et fragilisé la Chine. Finalement, Pékin a fini par signer des accords avec Washington", expliquait Martial You, chef du service économie de RTL.

"En visant les camions italiens ou suédois, les yaourts français, la bière allemande, il divise les européens. Ça a déjà marché pour la taxe GAFA : il a suffi que Washington annonce qu'on allait surtaxer les voitures européennes pour que l'Allemagne se retire du dispositif et renonce à une taxe nationale sur les géants numériques. Les vins français étaient dans le viseur. Les États-Unis sont le premier marché à l'étranger pour nos vins et spiritueux", indiquait-il.

8. Le "premier ministre" Emmanuel Macron

"Le problème est qu'Emmanuel Macron souffre d'une très faible cote de popularité en France, 26%, et un taux de chômage à près de 10%". Les attaques lancées par Donald Trump ont été nombreuses, contre son homologue français. En 2019, Donald Trump va dénoncer "la stupidité de Macron" au sujet de la taxe française sur les géants du numérique. 

Plus récemment, le 18 octobre 2020, lors d'un meeting de campagne dans l'État du Michigan, le président américain a évoqué l'ancien accord de libre-échange avec le Canada et le Mexique, renégocié depuis par ses soins. Il s'est ensuite livré à quelques commentaires sur l'accord pour le climat de Paris. "Vous savez ce que j'ai également arrêté ? L'accord sur l'environnement de Paris. J'aime beaucoup le Premier ministre Macron mais je lui ai demandé comment l'accord avançait, ils n'y arrivent pas vraiment", a déclaré le candidat républicain. 

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