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Éric Zemmour et Robert Ménard à Béziers le 16 octobre 2021
Crédit : Christophe SIMON / AFP
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Le spectre de la division n'est pas seulement l'affaire de la droite et de la gauche. Il plane aussi au-dessus de l'extrême droite. Marine Le Pen et Éric Zemmour, qui n'est toujours pas officiellement déclaré candidat, se livrent une bataille sans merci en vue de l'élection présidentielle de 2022. Cette guerre de tranchées n'est pas nouvelle mais elle s'est intensifiée à six mois du scrutin.
Le polémiste prône l'union des droites, tandis que la candidate du Rassemblement national s'y oppose. Le premier estime que Marine Le Pen ne remportera jamais la présidentielle. La principale concernée persiste et signe. Invitée de RTL le 14 octobre, elle déclarait : "Je suis convaincue que je serai la mieux placée (pour gagner la présidentielle, ndlr)".
L'envolé d'Éric Zemmour dans les sondages vient perturber la campagne de l'ancienne présidente du Rassemblement national. Selon une dernière enquête d'opinions Ifop Fiducial pour LCI et Le Figaro publiée le 15 octobre, Marine Le Pen est au coude-à-coude avec Éric Zemmour. Face à ces pourcentages, le maire de Béziers Robert Ménard a décidé de remettre de l'ordre dans les rangs.
"Faire l'union des droites, c'est être capable de faire passer la France avant l'ego des uns et des autres", a-t-il prévenu lors de la visite d'Éric Zemmour à Béziers. "Je demanderai, je souhaiterai, j'implorerai, que vous deux, toi et Marine, Marine et toi, de se retrouver en février prochain, chacun sait que c'est à ce moment-là que les choses se cristallisent", a-t-il demandé.
L'extrême droite ne serait donc pas épargnée par les ambitions personnelles et les guerres d'égo. Une réalité qui pousse Robert Ménard a joué le rôle de médiateur entre Éric Zemmour et Marine Le Pen. Quitte à les bousculer. Sur BFMTV, le maire de Béziers qui n'est pas encarté au Rassemblement national alerte : "On est bien parti pour perdre si on continue d’être divisés. On représente près d’un tiers des électeurs selon les sondages, si on a deux candidats, on pourrait en avoir aucun des deux qualifiés pour le second tour".
Selon lui, "la raison et le bon sens poussent à ce que l’un des deux dise : 'J’abandonne la partie et je laisse le mieux placé en position de gagner'", souhaite-t-il. Il poursuit sa plaidoirie pour un rapprochement en ajoutant que "la droite a toujours été d'une stupidité à toutes épreuves. L'ensemble de la droite".
La démarche de Robert Ménard s'inscrit dans un processus de reprise de contact avec Marine Le Pen. Et les deux politiques reviennent de loin. En juin 2020, le maire de Béziers assurait qu'il était nécessaire de "faire apparaître un nouveau visage" pour remporter l'élection présidentielle de 2022. "On a des gens, des noms en tête", précisait-il sans donner d'avantage de détails. "Aujourd'hui, je n'irai ni me ranger derrière Les Républicains, ni derrière le Rassemblement national, ni bien sûr la gauche. Il faut faire apparaître un nouveau visage", martelait-il. Le 7 octobre 2019, il assurait qu'un second tour opposant Emmanuel Macron à Marine Le Pen, "c'est l'assurance pour Monsieur Macron d'être réélu".
Mais rien n'est jamais figé en politique. Le 15 février 2021, Marine Le Pen et Robert Ménard ont repris contact, après un an de relation glaciale. "Je dois admettre qu'elle est résiliente (...) J'ai eu des mots durs vis-à-vis d'elle (...) J'ai eu des mots très durs pour elle dont j'aurais pu m'abstenir (...) Je ne donnais pas cher de sa peau. Mais je dois admettre qu'elle rejoue les premiers rôles".", reconnaissait-il auprès du Point.
Sept mois plus tard, en septembre 2021, Robert Ménard publie une lettre, révélée par RMC, dans laquelle assure Marine Le Pen de son soutien pour 2022. Il va même jusqu'à la mettre en garde sur son entourage. "Je ne te confonds pas avec ces complotistes à deux balles. Mais tes conseillers - et j'en connais un certain nombre - feraient mieux de t'éviter une rhétorique qui fleure bon cet extrémisme", écrivait-t-il.
Pour l'instant, la tentative de réconciliation entamée par Robert Ménard semble peu fructueuse. Dans la foulée des déclarations du maire de Béziers, Éric Zemmour a indiqué : "Ce n'est pas mon sujet. Mon sujet, c'est défendre mes idées et être entendu par un maximum de gens. Je ne suis pas dans une logique partisane. L'élection présidentielle au suffrage universel ce n'est pas une élection pour être premier ministre". Quant à l'échéance fixée en février, le polémiste a répondu que "nous sommes en octobre, nous ne sommes pas encore en février".
Côté Marine Le Pen, le porte-parole du Rassemblement national Sébastien Chenu salue l'initiative de Robert Ménard qui "fait les choses avec beaucoup de sincérité". "Il est décidé à ce que nous représentions une alternative à Macron et que nous ne laissions pas passer le train", précise-t-il à RTL.fr. Quant à la réponse d'Éric Zemmour, le député du Nord tient à rappeler qu'"avec Éric Zemmour, ce n'est pas davantage possible de l'emporter d'après les sondages". L'argument avancé par le polémiste que Marine Le Pen ne peut pas l'emporter "commence à dater". "Éric Zemmour devra finir par se rendre à l’évidence", ajoute-t-il.
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