À six mois de la présidentielle, il est légitime de se demander quels sujets, quelles envies, quels espoirs et quelles inquiétudes ont les Français en tête. Ces questions sont aujourd'hui posées à Emmerin, une petite commune du Nord de 3.200 habitants. Au premier tour en 2017, la commune avait voté exactement comme le reste du pays. Les candidats avaient obtenu les mêmes scores à Emmerin qu’au niveau national.
Dans les rues d’Emmerin, personne ou presque. "Ici, il n'y a rien. Il n'y a pas de magasin, il reste deux cafés c'est tout", déplore Patrick, retraité depuis le début de l'épidémie. Avant, "il y avait deux ou trois boucheries, deux boulangeries, il y avait d'autres choses". Pourtant, il reste une poste, une pharmacie, des cabinets médicaux, des associations mais ce sentiment que la commune s’éteint est très présent. On y sent aussi que la présidentielle n’y changera rien.
Concernant l'élection à venir, "au départ, ils ont tous un beau programme mais à l'arrivée il n'y a plus rien", se désole Patricia, qui a tenu le bar-tabac à Emmerin pendant plus de 10 ans. "L'immigration, il faut arrêter", assure-t-elle. "Je ne suis pas raciste, loin de là mais il faut arrêter. Ici on n'est pas embêté du tout. On se sent moins en sécurité depuis une vingtaine d'années à cause de cette immigration je crois.
La discussion tourne sur l'immigration et la fermeté
Patricia
"C'est des gens qui nous coûtent cher, ils n'ont jamais cotisé, il leur faut de l'argent. Ils ont le droit de manger ces gens-là. Les camps de Roms, il fallait pas les laisser rentrer. Mais on ne peut les laisser dehors comme des chiens", poursuit Patricia. "Quand je vais quelque part on parle un peu de tout. La discussion tourne sur l'immigration et la fermeté. Je ne me sens pas concernée par l'écologie du tout. Je suis de droite et je vais voir qui se présente à droite".
Si l'immigration semble au cœur des préoccupations de Patricia, ce n'est pas pour autant qu'elle va opter pour Eric Zemmour. "Il me fait peur, il est inquiétant. Ses propos m'inquiètent".
Ce petit tour d’Emmerin se conclue chez Jeff, qui a repris un restaurant il y a deux ans. Selon lui, quand on dirige un restaurant, il y a deux sujets tabous, la religion et la politique. Il attend toutefois du changement dans le monde du travail. "Si on baisse les charges, on peut mieux rémunérer les salariés. Quand on voit ce qu'on donne à un salarié et qu'on en donne la moitié à l'État, il faut faire quelque chose", plaide-t-il.
"D'expérience, sur Lille, combien d'entretiens j'ai faits où les personnes m'on carrément dit 'je gagne plus à rester chez moi'. Qu'est-ce que vous voulez faire ?" s'interroge Jeff. Fiscalité, coût de la vie, factures qui grimpent mais aussi immigration, sécurité, lutte contre la désertification. Cette balade dans Emmerin n’est pas un sondage mais la présidentielle 2022 est très loin dans les têtes, et ne suscite pour l’instant, absolument aucun enthousiasme.
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