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Présidentielle 2022 : comment Marine Le Pen muscle son programme économique

DÉCRYPAGE - Dans une tribune publiée dans "L'Opinion", Marine Le Pen entame un nouveau chemin politique en affirmant que "la dette Covid doit être remboursée".

Marine Le Pen, le 10 février 2021
Crédit : Christophe ARCHAMBAULT / AFP
Marie-Pierre Haddad
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Gagner en crédibilité et préparer un programme économique. Tel est l'objectif de Marine Le Pen qui prépare activement l'élection présidentielle de 2022. La candidate du Rassemblement national livre une bataille contre Emmanuel Macron et la majorité. 

Tour à tour qualifiée de "molle", puis d'"ennemie de la République", la députée du Pas-de-Calais veut renforcer son programme économique qui lui avait fait défaut lors de la présidentielle de 2017. Dans une tribune publiée dans L'Opinion le 22 février, Marine Le Pen prend position sur le sujet de la dette. L'explosion des dépenses de l'État pour lutter contre les crises sanitaire et économique liées au coronavirus pose question. 

Jusqu'à quand pourra durer le "quoi qu'il en coûte", voulu par Emmanuel Macron ? "La dette française a explosé en 2020, passant d’environ 98% du PIB fin 2019, à près de 120% du PIB début 2021, soit une hausse d’environ 300 milliards d’euros", explique France 24.

Rembourser la dette "contre vents et marées"

Pour Marine Le Pen, "une dette doit être remboursée". "Il y a là un aspect moral essentiel, estime-t-elle. À partir du moment où un État souverain fait appel à une source de financement extérieure, sa parole est d’airain. Il s’organise pour rembourser sa dette contre vents et marées". 

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Ainsi, "l’importance d’une dette publique ne peut se juger que par rapport à la capacité d’une nation de la rembourser", ajoute la présidente du Rassemblement national pour qui "la référence au PIB n’est pas le bon indicateur de la capacité de remboursement de la sphère publique". La candidate à l'élection présidentielle de 2022 préconise donc de passer le pays d'une "économie de dettes" à une "économie de fonds propres". 

À travers une approche qu'elle qualifie de "pragmatique", Marine Le Pen souhaite "mettre la France sur un chemin de croissance". "Ceci implique des investissements de long terme dans les infrastructures, les technologies clés, les secteurs de souveraineté industrielle, l'aménagement du territoire, la transition énergétique et environnementale", explique-t-elle.

Arrêter "de diaboliser les milieux économiques"

Cette tribune marque un tournant dans le programme politique de Marine Le Pen. Un élément dont est conscient son entourage qui affirme dans les colonnes de L'Opinion qu'elle va travailler son économie et répondre à toutes les questions". Un de ses conseillers résume la stratégie de la présidente du RN dans Les Échos : "Si Marine Le Pen veut avoir une chance de gagner en 2022, il faut arrêter de diaboliser les milieux économiques et ceux qui ont un peu d'épargne".

L'ancien numéro 2 de sa campagne en 2017 Florian Philippot regarde cette évolution avec un œil critique. "Avant, elle voulait annuler la dette BCE. Maintenant qu'elle veut rester dans l'euro, elle pousse sa normalisation jusqu'au bout, de renoncement en renoncement", critique-t-il dans L'Opinion.

Le fondateur du mouvement Les Patriotes égraine ainsi les changements de position de la présidente du Rassemblement national sur "l'UE, Schengen, la CEDH (Cour européenne des droits de l'Homme, ndlr), l'Otan, la dette...". "Quelle différence restera-t-il entre Macron et Le Pen", attaque-t-il.

Le Rassemblement national n'a qu'une envie, c'est de nous tuer

Annie Genevard, vice-présidente Les Républicains de l'Assemblée

Ce repositionnement de Marine Le Pen vise deux objectifs : se différencier du programme économique et européen de Jean-Luc Mélenchon et s'avancer sur les terres des Républicains. "Le Rassemblement national n'a qu'une envie, c'est de nous tuer", estimait la vice-présidente LR de l'Assemblée nationale Annie Genevard. 

Le président LR de la commission des Finances à l'Assemblée nationale Éric Woerth plaide pour un remboursement de la dette. Contre l'avis du numéro 2 du parti Guillaume Peltier qui souhaite fixer une échéance de 100 ans à la dette Covid, l'ancien ministre du Budget estime que l'"on ne peut pas la transformer" en "dette perpétuelle", car "on paie(rait) ça très cher", ce serait "une rente" pour les prêteurs, et toute dette perpétuelle "attaque la crédibilité du pays"

Le risque de contrarier sa base militante

Ce changement de cap fixé par Marine Le Pen pourrait déplaire à une partie de sa base électorale. Plus d'un quart des élus régionaux ont claqué la porte depuis 2015. Interrogée au micro de RTL fin janvier, l'élue du Nord Françoise Coolzaet critique la présidente du parti. "On ne voit pas ce qu’elle défend. Il n’y a rien, il n’y a plus rien. Elle copie ses positions sur les sondages. Ce sont des positions centristes, on ne voit plus la différence entre Macron et le Rassemblement national", dénonçait-elle.

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