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Une manifestation de Génération Identitaire le 17 novembre 2019 à Paris
Crédit : Philippe LOPEZ / AFP
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Génération identitaire, mouvement anti-immigration et anti-migrants, a marché dans les rues de Paris samedi 20 février pour dénoncer sa dissolution, annoncée par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Avant la manifestation, Marine Le Pen avait demandé aux membres du Rassemblement national (RN) de ne pas participer au rassemblement. Des liens existent entre le parti d'extrême-droite et le mouvement, mais le soutien se fait surtout à distance.
Après l'annonce de Gérald Darmanin, les dirigeants du RN ont clairement pris position en faveur de Génération identitaire, contre sa dissolution. Néanmoins, pas question de s'afficher collé-serré avec ce groupe d'ultra-droite, c'est pourquoi aucun cadre du parti ne s'est rendu à la manifestation. Un soutien "à la sauce RN" à entendre les prises de parole, comme celle du député Sébastien Chenu : "Génération identitaire est un mouvement dont je ne suis ni l'avocat ni le procureur, mais qui n'a jamais été condamné. Cela ne plait pas à Gérald Darmanin certes, mais la liberté d'expression dans notre pays n'est pas limitée à ce qui plaît ou pas au ministre de l'Intérieur".
L'argument principalement mis en avant par le RN est donc celui des libertés publiques, de l’État de droit : on ne peut pas dissoudre une association au prétexte qu’elle dérange Beauvau. Celui-ci permet ainsi d'apporter un soutien, tout en gardant une distance de sécurité avec les idées de Génération identitaire.
Le mouvement Génération identitaire suscite l'embarras au Rassemblement national car il pourrait encombrer le parti dans sa stratégie de dédiabolisation avec des opérations spectaculaires, très visuelles et très télégéniques. Notamment l’occupation du toit de la mosquée de Poitiers le 20 octobre 2012 ou encore les patrouilles anti-migrants dans les montagnes à grand renfort d’hélicoptères.
Sur le fond, il existe également des différences majeures entre le mouvement et le parti. Génération identitaire défend la remigration, c'est à dire le renvoi de tous les immigrés non-européens, alors que Marine Le Pen croit à une forme d’assimilation. "Marine Le Pen croit à la possibilité pour un étranger non-européen de s'assimiler à la culture française, tandis que les Identitaires voient, eux, une fatalité qui empêche les non-européens de pouvoir, même s'ils le désirent, s'assimiler non seulement à la nation française, mais également au logiciel de la civilisation européenne", explique le politologue Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extreme-droite.
Officiellement, il n'existe aucun lien ni rapport entre Génération identitaire et le RN, si ce n'est une communauté d'idées. En réalité, on trouve certaines passerelles, notamment parce que le Rassemblement national offre un débouché pour les militants identitaires qui veulent embrasser une carrière politique. Philippe Vardon, un dirigeant historique des Identitaires, en est un bon exemple. Il a rejoint la liste de Marion Maréchal Le Pen en 2015 pour les régionales en PACA.
Il y a également des identitaires qui accèdent à des postes moins exposés, comme permanents au parti ou collaborateurs d’élus RN. Le plus célèbre est sans doute Damien Rieu, l’un des fondateurs de Génération Identitaire qui est désormais assistant parlementaire de l’euro-député Philippe Olivier.
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