Tout est parti d'une vidéo vue plus de 3 millions de fois. On y voit un élu régional du Rassemblement national de Bourgogne Franche-Comté demander qu’une femme voilée, qui accompagne des enfants, quitte l’hémicycle. Depuis ce week-end, l’interdiction du voile dans les sorties scolaires a divisé le gouvernement et la majorité. C’est maintenant la tête de l’État qui est interpellée.
Une fois de plus nous sommes retombés dans ce débat toxique. Il est toxique parce qu’il déclenche des propos haineux, qu’il empêche toute nuance et que personne n’en voit l’issue.
Ceux qui parlent le plus fort pensent que l’islam politique est en train de gangrener notre société et d'autres que l’on stigmatise une religion. Le débat tourne en rond depuis 30 ans maintenant. Aucune majorité n’est parvenue à en sortir indemne. C’est le débat qui empoisonne notre vie politique.
Le gouvernement actuel a fait l'amère expérience de ce débat avec un facteur aggravant : des points de vue très différents et très éloignés dans la majorité. Il n’ y a aucune ligne au sujet du voile ou celui de l’islam politique. Chacun pense et dit ce qu’il veut. C'est la raison pour laquelle un événement qui aurait normalement juste dû être condamné par les ministres est devenu un sujet national qui concerne aussi la tête de l’exécutif.
À l'Élysée comme à Matignon, on ne veut pas se laisser embarquer dans le débat sur le voile dans les sorties scolaires. La loi rien que la loi, a rappelé Édouard Philippe mardi 15 octobre à l’Assemblée nationale. Les propos de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation, pour stigmatiser le voile, n’ont pas été jugés opportun.
Le voile, la laïcité, c’est la boîte de Pandore. Derrière, on parlera des signes religieux dans l’espace public, de tous les signes religieux et on ne s'en sortira jamais. Emmanuel Macron est un équilibriste hors pair mais il n’a pas trouvé le moyen de parler de laïcité, d’islam, de communautarisme, de terrorisme en même temps et sans tomber dans l’amalgame.
Il n'y aura pas de discours car le Président n'est jamais sous la pression. Il ne répondra pas non plus à la tribune des 90 personnalités ,dont l’acteur Omar Sy, qui lui ont demandé de condamner l’agression de la mère de famille par l’élu du Rassemblement national.
Ensuite, Emmanuel Macron ne veut pas tout mélanger. Dans son esprit, la lutte contre la radicalisation le communautarisme, la structuration de l’Islam, ce sont trois sujets bien différents. Sur ces sujets, il estime qu’il y a déjà des réponses mais pas besoin de grand discours. Lors de ses vœux aux religions l’année dernière, le chef de l'État avait donné sa façon d’aborder la question de l’islam : "Tâtonnons, tâtonnons ensemble de manière ouverte et dépassionnée", avait-il dit.
Si on attends que ça soit dépassionné pour avoir un grand discours, on va effectivement attendre longtemps.
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