Nouvelle-Calédonie : quelle issue politique pour la crise ?

Une nouvelle cellule interministérielle de crise eu lieu au sommet de l'État, vendredi 17 mai, pour tenter de mettre fin à la vague de violences qui secoue la Nouvelle-Calédonie depuis le 12 mai. Si la situation semble plus calme et plus apaisée dans le Grand Nouméa, le contrôle de certains quartiers n'est plus assuré, a reconnu le Haut Commissaire de la République.

Avec cette nouvelle cellule interministérielle de crise, la troisième en trois jours, l'exécutif tente de dénouer la situation au plus vite. Pour cela, l'état d'urgence a été décrété et l'armée envoyée pour sécuriser les ports et l'aéroport. Des renforts sont arrivés dans la nuit de jeudi à vendredi en Nouvelle-Calédonie et d'autres sont attendus dans la journée.

Des opérations sont aussi menées pour ravitailler en denrées alimentaires et en médicaments grâce à des convois sécurisés qui pourront passer les barrages de manifestants. 

À trois semaines des élections européennes, la majorité souhaite aussi dénouer cette crise au plus vite pour parler davantage d'Europe. Les enjeux sont multiples et le gouvernement est entièrement mobilisé, comme le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti. Vendredi 17 mai, il a publié une circulaire visant les jeunes émeutiers, âgés de 13 à 18 ans. Il a demandé une réponse ferme, rapide et systématique. 

Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, réunira les assureurs pour garantir une indemnisation rapide et juste des dégâts, surtout dans les commerces. De son côté, le Premier ministre va recevoir, vendredi soir, les comités de liaison parlementaire. 

Édouard Philippe, un possible médiateur ?

Cependant, la médiation semble encore difficile. En plus de rétablir l'ordre, l'exécutif doit aussi rétablir le dialogue. L'Élysée envisageait d'organiser une réunion en visioconférence, mais les partis n'ont pas voulu participer.

Face à cette crise, Édouard Philippe pourrait être l'homme providentiel. Vendredi, l'ancien Premier ministre déjeune avec Gabriel Attal. Il connaît bien la Nouvelle-Calédonie et avait rencontré, en mars, tous les acteurs politiques, du FLNKS aux loyalistes. Il avait assuré son attachement au processus de dialogue engagé il y a quarante ans.

Durant ces derniers mois, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'est impliqué sur le dossier. Il a voulu maintenir le calendrier sur la modification du corps électoral, alors que les indépendantistes freinaient. 

Depuis le début de l'année, lorsque les manifestations ont commencé, le gouvernement n'a pas écouté les anciens négociateurs qui l'avaient averti du danger. L'État doit avoir un devoir de neutralité et nombreux ont reproché à Emmanuel Macron d'avoir montré sa préférence pour un camp. Pour l'instant, le gouvernement a exclu tout retrait du projet de loi, alors que certaines voix lui recommandent. 

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

Je créé mon compte Se connecter

S’abonner à la Newsletter RTL Info