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Le Lac Léman
Crédit : FABRICE COFFRINI / AFP
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Mercredi 4 janvier 2006, autour de 10 heures du matin, le jardinier de Madame Légeret est de retour à la maison du 26 sentier des Ruerettes à Vevey, petite ville suisse sur une rive du lac Léman. Il n'a pas mis les pieds dans la propriété depuis plusieurs jours. Il a beaucoup neigé. Il retrouve la villa fermée et silencieuse. Le jardinier n'entend pas les deux chiens de la propriétaire aboyer. Il sonne mais personne ne répond.
La société de gardiennage est alertée. Un employé entre le premier dans la demeure plongée dans l'obscurité. Un labrador chancelant, qui n'a rien mangé depuis des jours, surgit. Un caniche gît dans un coin. En poussant une porte, une odeur putride remonte de la cave. Au pied d'un petit escalier on aperçoit deux cadavres de femmes. Les gendarmes du canton de Vaud identifient les victimes. Ruth Légeret, 81 ans, la propriétaire, et Marina Studer, 80 ans, une amie venue passer les fêtes de fin d'années à Vevey.
Le meurtre est estimé au 24 décembre, entre 10h45 et 14 heures. Les enquêteurs ne croient pas au cambriolage. La maison a été retrouvée fermée à double tour et rien, hormis un bougeoir, n'a été emporté. Ils sont surtout intrigués par la disparition d'une autre femme qui vit habituellement dans la maison. Marie-José Légeret, 56 ans, la fille de Ruth. Une ancienne médecin, qui serait dépressive, férue de sciences occultes et de divination. La disparue a laissé ses clés, son téléphone et son portefeuille.
Les investigations se concentrent sur la famille Légeret. Et se rapprochent de François, le fils adopté. Il gère une partie des finances familiales mais serait à titre personnel criblé de dettes. Sa sœur, Marie-José, lui reproche de ne s'intéresser qu'à l'argent. Récemment, sa mère s'est plainte auprès d'une amie de son François qui lui donne du soucis. Le résultat des expertises sur le col ensanglanté de la chemise de nuit de Ruth Légeret et sur les ciseaux retrouvés sous le cadavre tombe. Il y a deux ADN. Celui de la victime et celui de François.
Jeudi 2 février 2006, François Légeret est arrêté et entendu par le juge d'instruction. Il va livrer deux versions différentes du 24 décembre 2005. Le juge ne le croit pas. Selon lui, le fils adoptif a tué sa mère qui s'opposait à ses projets financiers. Il souhaitait reprendre seul la gestion du patrimoine immobilier familial. François Légeret a fait disparaitre sa sœur avec l’espoir qu’elle fasse figure de coupable. "On le voit en Suisse comme quelqu’un qui a profité de sa famille adoptive", explique Richard Werly, journaliste correspondant France/Europe pour le quotidien suisse Blick, dans L'Heure du Crime, sur RTL.
Lundi 16 juin 2008, François Légeret est jugé par le tribunal criminel de l'Est vaudois, à Vevey. Son avocat réclame l'acquittement. Il déplore l'absence de preuves. Selon lui, on ne sait pas de quoi les deux femmes sont mortes et la troisième est introuvable. La marque de main dans le dos de Marina Studer, signe d'une poussée est peut-être être celle de François Légeret, mais impossible d’en être totalement certain. François Légeret est finalement condamné pour le triple homicide à la prison à vie.
Dimanche 28 décembre 2008, la Télévision Suisse Romande diffuse un témoignage inédit dans l'affaire Légeret. Celui de Jacqueline Albanesi, une boulangère à la retraite dont le magasin se trouve à Vevey. Elle dit avoir servi Ruth Légeret à 17 heures. Ce qui invalide un potentiel meurtre entre 10 heures et 14 heures. François Légeret obtient alors la révision de son procès. Lundi 1er mars 2010, même verdict. Il est condamné à la perpétuité.
Mercredi 23 août 2017, une femme écrit au procureur général du canton de Vaud, Eric Cottier. Gisèle Egli, 92 ans, veuve de banquier, explique que le 24 décembre 2005 au soir, elle a croisé vers 17h15, au centre-ville de Vevey Ruth Légeret. Comme celui de la boulangère, ce nouveau témoignage accrédite que les victimes n'ont pas pu être tuées en fin de matinée, elles étaient encore vivantes en fin d’après-midi. La justice écarte ce témoignage. Il n'y aura pas de deuxième révision de procès.
François Légeret purge toujours sa peine dans la prison de Bellevue, un établissement de haute sécurité proche de Neuchâtel. En 2023, le tribunal fédéral a rejeté sa cinquième demande de révision de son procès. Le corps de Marie-José Légeret n'a toujours pas été retrouvé. "Il y a plusieurs scenario envisagés. Soit elle est immergée dans un lac et chargée pour qu'elle ne remonte pas, soit elle a été enterrée. On ne sait pas", indique Eric Cottier, ancien procureur général du canton de Vaud.
- Eric Cottier, ancien procureur général du canton de Vaud.
- Richard Werly, journaliste correspondant France/Europe pour le quotidien suisse Blick.
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