Le chaos persiste en Nouvelle-Calédonie. Cela fait maintenant 72 heures que l'archipel vit au rythme des barrages, des pillages, des incendies, des milices... L'état d'urgence y est déclenché, la violence persiste. Mais que veulent les indépendantistes et comment sortir de cette situation ?
"Il y avait besoin que l'on passe à l'état d'urgence, pour essayer de ramener un peu de calme", estime Victor Tutugoro, président de l'Union Progressiste en Mélanésie (UPM), un mouvement indépendantiste Kanak. "Je pense que l'appelle au calme a été entendu, mais dans les quartiers de Nouméa, où c'est une population très jeune, en errance, avec une petite délinquance habituelle, là ça a complètement éclaté."
Emmanuel Macron a proposé aux deux camps aujourd'hui pro et anti-indépendance une visioconférence. Celle-ci a été annulée, car les deux camps refusent le dialogue. "La situation est trop chaude", estime Victor Tutugoro. "Il y a un retour à l'ordre qu'il faut amener préalablement."
Le point de départ de ce brasier est l'élargissement du champ électoral à des nouveaux arrivants. Une réforme validée par les députés, mais à laquelle les indépendantistes s'opposent : "Définissons d'abord une citoyenneté calédonienne ! On vote parce qu'on est citoyen et non le contraire", martèle le leader de l'UPM. "Les jeunes qui commettent aujourd'hui l'irréparable ont la crainte que ces gens qui s'installent aient toutes les facilités à trouver du travail ou à s'insérer dans la société, alors qu'eux-mêmes, enfants du pays, n'y arrivent pas !", explique-t-il encore.
Emmanuel Macron a fixé un ultimatum aux indépendantistes et aux loyalistes, afin qu'un accord soit trouvé d'ici juin, laissant un mois pour envisager un avenir commun. Si rien n'est signé d'ici là, le Président a assuré que le congrès serait réuni et l'élargissement du corps électoral acté.
Victor Tutugoro dénonce le passage en force de l'exécutif : "Fixer des ultimatums comme ça, ça ne passe pas !", juge-t-il. "Il faut prendre le temps d'en discuter. [Emmanuel Macron] oublie une chose : il est le représentant de l'État. C'est à lui de piloter les discussions, parce qu'il a la responsabilité de la décolonisation du pays."
"Ils n'ont pas à renvoyer aux acteurs locaux. [...] Emmanuel Macron doit prendre la décision d'envoyer des missions ou des médiateurs pour apaiser la situation", assure le leader indépendantiste Kanak, qui croit encore qu'un avenir commun est possible en Nouvelle-Calédonie. "La citoyenneté calédonienne reste l'objectif à aller chercher", conclut-il. "Il faut des responsables modérés pour y arriver. Ce sont des questions de bons hommes, au bon endroit."
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