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Un gendarme face aux émeutiers en Nouvelle-Calédonie, le 14 mai 2024.
Crédit : Theo Rouby / AFP
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Alors que la Nouvelle-Calédonie est en proie à de violentes émeutes depuis le début de la semaine, l'Histoire montre que l'archipel a traversé plusieurs crises sociales. Colonisée par la France en 1853, la Nouvelle-Calédonie est devenue un territoire d'Outre-mer en 1946.
Depuis, la première date à retenir est 1984, qui correspond à l'année de naissance du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS). Il s'agit d'un ensemble de partis qui souhaitent faire campagne pour l'indépendance de la Kanaky, nom de la Nouvelle-Calédonie en langue kanake. Les rixes vont alors se multiplier entre les Kanaks, la population de l'île, et les Caldoches, les descendants des Européens. Des fusillades et expulsions vont durer plusieurs années, provoquant même un premier état d'urgence, quelques mois après la naissance du FLNKS.
Le point culminant de cette tension, c'est en 1988 qu'on le trouve, avec la prise d'otage de la grotte d'Ouvéa. Cette année-là, le 22 avril au matin, un commando kanak prend en otage 27 gendarmes français dans une grotte d'Ouvéa. Treize jours plus tard, l'armée donne l'assaut et c'est un bain de sang : 19 indépendantistes sont tués ainsi que deux militaires. L'événement traumatise la France. Deux mois après, les accords de Matignon sont conclus avec la promesse d'un rééquilibrage économique entre les provinces et le nord, à majorité kanak, territoires bien plus défavorisés que le sud, qui est lui peuplé par les Européens.
Dix ans plus tard, en 1998, les tensions ont diminué et l'accord de Nouméa voit le jour. Sous la houlette de Lionel Jospin, alors Premier ministre, le FLNKS accepte l'accord qui prévoit l'émancipation de l'ile et le transfert progressif de certaines compétences de l'État français vers la Nouvelle-Calédonie. Approuvé à plus de 70% par référendum local, cet accord apaise encore plus la situation sur l'île.
En 2018, la Nouvelle-Calédonie vote son premier référendum sur l'indépendance de l'île. Le premier d'une série de trois qui débouchent tous sur un refus de l'indépendance. Ces campagnes électorales permettent aux indépendantistes de se renforcer et de galvaniser les nouvelles générations de Kanaks. Lors du dernier référendum, en 2021, les indépendantes boycottent le scrutin. Mais le résultat faussé permet au FLNKS de dire que le processus initié d'apaisement n'a plus aucune valeur.
La réforme récemment voulue par le gouvernement pour dégeler le corps électoral est à l'origine des violentes émeutes sur l'île. Cette réforme votée cette semaine, qui permettrait d'élargir le corps électoral aux nouveaux arrivants et remettait donc en cause les accords de Nouméa, est fortement décriée par les indépendantistes. Selon eux, elle donne du poids démocratique aux Européens qui s'installent sur l'île.
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