Avec l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen, on réalise que nous assistons à une catastrophe très politique et ce d'autant plus que la défiance est devenue presque automatique face à nos autorités, que ce soit l’État ou les élus. Résultat : la crise est très difficile à gérer pour la préfecture et pour le gouvernement.
Le gouvernement s’est sacrément mis en difficulté et c’est ça que tous ses opposants veulent exploiter cette situation. Les ministres, les uns après les autres, jusqu’au Premier d’entre-eux se sont mis tous seuls dans une spirale infernale. La spirale de la suspicion. Je ne vais pas vous refaire le déroulé des déclarations sur place mais c’est bien la catastrophe dans la catastrophe.
Pour résumer, un coup il n’y a pas de risque. Un coup, c’est pollué. Un coup, on ne sait pas. Nous sommes passés par toutes les phases d’une communication de crise complètement ratée.
Vous ajoutez à cela ce délai incompréhensible pour dire enfin ce qui a brûlé, vous avez une angoisse et une colère des habitants, légitimes et qui ne retombent pas. Vous avez aussi de quoi alimenter toutes les théories du complot et autres fake news qui pullulent sur les réseaux sociaux. Comme en France, nous avons déjà vécu le nuage de Tchernobyl, le scandale de l’amiante et j’en passe… Le terrain est déjà très favorable.
Et vous avez donc aujourd’hui un gouvernement en grande difficulté. On a vu dans les rues
Yannick Jadot pour Europe Écologie-Les Verts, Olivier Faure pour le Parti socialiste ou encore Raphaël Glucksmann. Ça a aussi bataillé à l’Assemblée nationale au moment des questions d’actualité.
L’opposition tient là un loupé du gouvernement. Tous se défendent d’alimenter la paranoïa ambiante mais ils font bien remarquer que le gouvernement a assoupli il y a quelques mois les règles de sécurité pour les sites Seveso. L’usine Lubrizol en a profité pour augmenter ses capacités de stockage. En off, hors-micro, ils sont persuadés que l’incendie n’est que le début du scandale. Dans l’opposition, quand vous tenez un scandale, il ne faut pas le louper.
C'est du cynisme parfaitement politique avec en plus des élections municipales dans le viseur. La catastrophe a aussi été difficilement gérée par les élus. À la métropole, vous avez vu les images de gens qui voulaient rentrer de force. Les élus étaient perdus, dépassés, sous-informés. Tout le monde était "en vrac", m’a décrit l’un d’eux. À Rouen, la catastrophe a une résonance particulière dans le paysage politique local. C’est la fin de la Fabuisie et des socialistes tout puissants.
La fin d’un cycle politique. Alors à moins de 6 mois des élections municipales, l’incendie de Lubrizol, derrière la fumée, prend une autre dimension. Il se trouve que les écolos partaient déjà favoris avant la catastrophe, d’après un sondage confidentiel. Le candidat socialiste lui s’est déclaré il y a quelques semaines à peine. Il avait affiché son ambition : "Faire de Rouen la ville la plus agréable à vivre de France". Il va falloir revoir son slogan…
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