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Un drapeau corse (illustration)
Crédit : AFP / STEPHAN AGOSTINI
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Une vingtaine de personnalités corses dénonce "une emprise mafieuse d’une intensité jamais atteinte" dans l’histoire de l’île. Il y a, parmi les signataires de cette tribune, un ancien dirigeant du Front de libération nationale corse (FLNC), le prix Goncourt Jérôme Ferrari, mais aussi des chanteurs et des entrepreneurs. C’est un appel au secours qui invite les Corses, leurs élus et l’État à se mobiliser.
Cette tribune doit d'abord nous ouvrir les yeux. Il n'y a plus de nuit bleue, de conférence de presse en cagoule, le FLNC a déposé les armes en 2014. Mais la violence est toujours là.
Il y a eu 10 assassinats depuis le début de l’année, et on ne compte plus les menaces, les incendies, les explosions contre des restaurants, des résidences secondaires, des supermarchés…
Tous les enjeux économiques de l’île sont concernés : le tourisme, l'immobilier, les marchés publics… La présence de la mafia n’est pas nouvelle, personne ne vient de la découvrir.
Mais ce que décrivent des élus aujourd’hui, c’est bien une infiltration inédite.
Mais il y aussi dans cette tribune une forme d’examen de conscience, parce qu’elle est menée par un ancien leader du FLNC. Léo Battesti reconnait que la lutte armée a installé ce climat et qu’ils ont légitimé, pendant des décennies, le recours à la violence. Il reconnait aujourd'hui "une erreur colossale".
Pour le dire plus directement, le FLNC a abrité et installé la mafia, derrière la violence.
"On ne peut s’exonérer de nos responsabilités", m'a confié un élu important de l’île. Une part du camp nationaliste, parmi les élus au pouvoir depuis presque 4 ans, n’a pas mené ce travail d’auto-critique et continue d’avoir un discours ambigu.
Les nationalistes sont ainsi visés par cette tribune, qui n’est pas qu’un appel à une prise de conscience citoyenne. Les signataires demandent aussi aux élus de s’engager, sans ambiguïté contre la mafia. Les permis de construire, les marchés publics, c’est ça le problème. Et derrière ce problème, il y a les divisions qui traversent le camp nationaliste. "Certains ont revendiqué la violence pour arriver au pouvoir", m’a expliqué un ancien élu. "Ils veulent aujourd’hui satisfaire leurs amis".
Des conflits qui peuvent s'expliquer pour l'exercice du pouvoir, qui est très difficile pour eux. Il n’y a pas de résultat, rien ne bouge. Le gouvernement leur est clairement hostile. Plus le pouvoir local est affaibli, plus l’espoir que les choses changent s’amenuise, et plus le banditisme en profite.
D'autant plus que l’État n’est pas irréprochable. Sur les crimes, les agressions, le taux d’élucidations est quasiment nul. La police et la justice ne fonctionnent pas en Corse, et ce n’est pas à cause de la loi du silence, une excuse trop facile.
Les organisations mafieuses s’infiltrent en fait beaucoup plus facilement là où ça va mal. C’est ce qui est en train de se passer. Et même si la Corse est lointaine, qu'elle fait moins la une de l’actualité, il faut entendre cet appel contre la mafia.
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