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Loi sur les séparatismes : comment Schiappa veut lutter contre les dérives sectaires

ÉCLAIRAGE - La ministre déléguée à la Citoyenneté a dévoilé samedi 10 octobre une série de mesures visant aussi bien "l'islamisme radical" que "les groupements sectaires".

Marlène Schiappa, le 25 novembre 2019
Marlène Schiappa, le 25 novembre 2019
Crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / POOL / AFP
Marie Zafimehy

Lutter contre "l'islamisme radical", mais pas que. Le texte de loi sur la laïcité et les séparatismes qui sera présenté en Conseil des ministres le 9 décembre prochain, comprendra une série de mesures destinées à lutter contre les dérives sectaires. Marlène Schiappa a dévoilé les contours de ces dispositions.

"En France, ont été identifiés environ 500 groupes de déviance sectaire", explique-t-elle dans un entretien publié dans Le Parisien samedi 10 octobre. "Ils touchent 50.000 adultes et 90.000 mineurs. Avec l'épidémie, on assiste à une recrudescence du phénomène dans le secteur du développement personnel, des soins alternatifs, du bien-être ou du sport. Sous couvert d'activités bienveillantes, la finalité est le gain financier, mais aussi l'emprise sur les personnes."

Pour combattre ces phénomènes, la ministre déléguée à la Citoyenneté prévoit d'utiliser "les mêmes méthodes d'action contre les groupements sectaires que contre l'islamisme radical, avec des contrôles ciblés", poursuivait-elle. Parmi eux : l'ajout de nouveaux motifs pouvant conduire à la dissolution d'associations et une circulaire demandant aux préfet de faire preuve de vigilance, mais aussi l'interdiction des thérapies de conversion et la réorganisation de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).

Interdiction des thérapies de conversion

C'est un point important des mesures envisagées par Marlène Schiappa. Les thérapies de conversion, ces procédés visant à vouloir changer l'orientation sexuelle des personnes non-hétéro, devraient être bientôt interdites. Après le lancement d'une mission d'information sur le sujet en août 2019, la ministre a annoncé que le gouvernement souhaitait s'y atteler. Sur recommandation du Parlement européen, plusieurs pays de l'Union ont déjà légiféré à ce propos : c'est le cas de l'Allemagne ou de Malte.

Une décision saluée avec amertume par les militants et militantes associatifs : plusieurs d'entre eux ont souligné qu'une proposition de loi visant à interdire ces thérapies et portée par la députée LaREM Laurence Vanceunebrock était prête et rédigée depuis plusieurs mois sans avoir été mise au calendrier de l'Assemblée nationale. 

Un lien entre sectes et radicalisation ?

Afin d'appliquer au mieux les mesures prévues par le projet de loi, Marlène Schiappa récupère sous sa supervision, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Celle-ci a pour principale mission une "action d'observation et d'analyse du phénomène sectaire". À l'origine, cette institution créée en 2002, était autonome mais depuis le 1er janvier 2020, celle-ci est rattachée au ministère de l'Intérieur.

Un changement qui inquiétait l'Association de défense des familles et de l'individu victimes de sectes en décembre 2019. "La spécificité du mouvement sectaire risque de disparaître au profit d'une certaine similitude dans le processus de radicalisation, expliquait sa présidente Marie Drilhon à France Info. Or, le phénomène sectaire touche tous les domaines de la société et des acteurs très différents. Ils sont différents de ceux de la radicalisation."

Pourtant Marlène Schiappa en est persuadée : radicalisation et mouvement sectaires sont semblables. "Les procédés sont parfois similaires, notamment en matière d'emprise morale, de pression psychologique", explique-t-elle. Prenant l'exemple de l'islam radical elle estime que celui-ci présente "beaucoup de critères d'une dérive sectaire." En ce sens, la ministre a annoncé que la Miviludes rejoignait le secrétariat général du Comité interministériel de lutte contre la délinquance et la radicalisation. 

La Miviludes a d'ores-et-déjà été mobilisée pour "évaluer les pratiques" de l'Église de Philadelphie. Cette organisation aurait été créée par la mère de Xavier Dupont de Ligonnès. Son fonctionnement douteux avait été mis en lumière par une enquête du magazine Society l'été dernier.

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