Gaza : face au risque de famine généralisée, l'émissaire de Donald Trump promet davantage d'aides humanitaires

Donald Trump a assuré travailler sur un plan "pour nourrir les gens" du Territoire palestinien assiégé par Israël et menacé d'une "famine généralisée". Les largages ont débuté depuis une semaine, mais restent insuffisants.

Vue de la bande de Gaza, samedi 26 juillet 2025.

Crédit : Eyad BABA / AFP

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La visite de Steve Witkoff à Gaza, ce vendredi 1er août, avait pour objectif de fournir à Donald Trump une "compréhension claire de la situation humanitaire et d'élaborer un plan visant à livrer de la nourriture et une aide médicale aux habitants" de l'enclave palestinienne, dévastée par la guerre entre Israël et le Hamas.

Au sortir de cette visite de "plus de cinq heures", l'émissaire américain a assuré que les États-Unis augmenteront la quantité d'aide humanitaire. Selon le site américain Axios, le président a déclaré travailler sur un plan à Gaza "pour nourrir les gens", au moment où la pression s'accentue sur Israël face aux pertes humaines dans le territoire palestinien affamé.

La veille, Steve Witkoff avait rencontré le Premier ministre Benjamin Netanyahu, sous pression à la fois en Israël pour tenir ses engagements à détruire le Hamas et libérer les Israéliens kidnappés le 7 octobre, et à l'étranger pour faire taire les armes à Gaza.

Plus de 800 tués près des sites de la GHF

Steve Witkoff et l'ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, ont également visité dans la matinée un centre de la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), une organisation au financement opaque gérée par Israël et les États-Unis, "afin de connaître la vérité sur les sites d'aide".

La GHF a lancé ses opérations fin mai, après près de trois mois de blocus humanitaire total imposé par Israël, écartant le système d'aide mis en place par l'ONU. Depuis, 1.373 Palestiniens qui attendaient de l'aide ont été tués, dont 859 près des sites de la GHF, "la plupart" par l'armée israélienne, a affirmé l'ONU.

Dans un rapport, Human Rights Watch (HRW) a dénoncé un système humanitaire "militarisé" qui a provoqué, selon l'ONG, des "bains de sang". Elle a qualifié de "crimes de guerre" les "meurtres de Palestiniens en quête de nourriture, par les forces israéliennes". En amont de la visite de Steve Witkoff, HRW a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Ia GHF, devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis.

L'armée israélienne, sollicitée par l'AFP, a dit examiner les rapports faisant état de victimes civiles près des zones de distribution d'aides.

"Qu'ont fait les enfants pour mériter cette famine ?"

Après près de 22 mois d'une guerre dévastatrice, la bande de Gaza, assiégée par Israël, est menacée d'une "famine généralisée", selon l'ONU, et est totalement dépendante de l'aide humanitaire.

Depuis une semaine, des avions de plusieurs pays, dont la France, ont largué des vivres à Gaza. Les autorités israéliennes ont annoncé que plus de 200 camions d'aide avaient été distribués jeudi par les organisations internationales. Mais les agences internationales jugent ces aides insuffisantes et, selon l'ONU, 6.000 camions attendent le feu vert israélien pour entrer dans l'enclave palestinienne.

Entre temps, les bombardements et tirs israéliens ont continué. Vendredi, la Défense civile a fait état de 22 Palestiniens tués, dont huit qui attendaient de l'aide. "Qu'ont fait nos fils et nos filles ? Qu'ont fait les enfants pour mériter cette famine ? Ayez pitié de nous !", se lamente la sexagénaire Yasmine al-Farra à l'hôpital Nasser de Khan Younès, où elle pleure son fils tué.

Depuis octobre 2023, plus de 60.249 Palestiniens, en majorité des civils, ont été tués par l'armée israélienne, d'après les données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.