À 53 ans, Luc Chatel dit adieu à la vie politique. L'ancien ministre de l'Éducation nationale a annoncé ce jeudi 2 novembre qu'il démissionnait de la présidence du Conseil national des Républicains. Dans une interview au Point, il justifie son choix par un "besoin d'oxygénation" et "de retour dans la vie en entreprise".
"La politique est une passion mais j'ai commencé ma carrière dans l'entreprise et je suis, avant tout, un homme d'entreprise. J'ai passé douze ans chez L'Oréal et je savais qu'un jour, je retournerai dans l'entreprise", explique-t-il à l'hebdomadaire. Pour ce proche de Nicolas Sarkozy, le monde politique se doit d'être plus en phase avec "la vraie vie". "Les passerelles avec le monde de l'entreprise sont nécessaires. Et puis on a changé d'époque, les carrières politiques à vie, c'est fini !", assure-t-il.
En mai dernier, après l'élection d'Emmanuel Macron, Luc Chatel avait déjà commencé à prendre ses distances de la vie politique en ne se représentant pas aux législatives. "Je crois que notre vie politique est en train d'évoluer profondément. Le mandat à vie, c'est terminé", affirmait-il déjà à cette époque dans Le Figaro. Plus tôt, en 2013, il avait également passé relais comme maire de Chaumont à Christine Guillemy, son adjointe. En démissionnant aujourd'hui de la présidence du Conseil national des Républicains, il clôt définitivement le chapitre.
Aujourd'hui, la pensée de la droite m'inquiète
Luc Chatel
Au passage, l'ancien ministre n'oublie pas d'égratigner son parti, qui a, selon lui, une part de responsabilité dans la défaite de François Fillon en 2017. "J'ai vu l'assèchement progressif de la droite depuis presque une dizaine d'années après la campagne fantastique de dynamisme de Nicolas Sarkozy en 2007. La pensée de la droite a été incapable de se renouveler", analyse-t-il, dénonçant même un "mal profond".
Et l'ancien député de Haute-Marne met en garde sa famille politique, alors que Laurent Wauquiez fait figure de favori à l'élection pour la présidence des Républicains : "La droite gagne quand elle est moderne et généreuse, quand elle est ouverte (…) Et aujourd'hui, la pensée de la droite m'inquiète. Elle semble avoir perdu sa boussole."
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