Emmanuel Macron compte annoncer de nouvelles mesures, mardi 27 novembre, sur le climat et l'écologie. Objectif : reprendre la main après un week-end particulièrement agité. Est-ce-que ce sera le signal d'une sortie de crise ? C'est toute la question.
Franchement, ça va être compliqué. Parce que voilà un gouvernement, un premier ministre, et un président qui expliquent depuis des jours et des jours qu’ils ne céderont rien. Souvenez-vous, Édouard Philippe est venu, sur RTL, annoncer des mesures, tout en disant que le cap serait maintenu, cela n’a pas suffi, cela n’a pas permis d’éteindre le feu.
C’est-à-dire que pendant des semaines, le gouvernement, le premier ministre et le président ont ramé à contre-courant d’une partie de l’opinion. Ils n’ont pas vu venir ce mouvement parce que ce n’était pas la loi Travail face aux syndicats, ce n’était pas la réforme de la SNCF face aux grévistes, c’était Macron et Philippe face à "monsieur et madame tout le monde".
Ils ont minimisé son impact. Ils l'ont caricaturé parfois comme Gérald Darmanin parlant des "gilets jaunes" comme de la "peste brune" ou Christophe Castaner de "séditieux". Bref, ils n'ont pas perçu que les "gilets jaunes" faisaient écho à une partie de la population.
Et donc, ils se retrouvent en pleine quadrature du cercle. Parce que, soit il maintient son cap avec des mesures "considérables" d’accompagnement, et donc il aura lâché quand même, et ce sera l’aveu qu’il a sous-estimé ce qui se passait.
Soit, il noie le poisson avec un Haut Conseil au Climat qui visiblement existe déjà, une sorte de Grenelle, et on dira qu’il ne répond pas aux préoccupations. Donc vous voyez que le chemin est étroit et rien ne dit que c’est rattrapable.
Mais, on dit que le président de la République a beaucoup consulté, qu'il a pris conseil ? Oui. Il a pris conseil. Il a réuni, à l’Élysée, tous ceux qui ont été au pouvoir ou premier ministre, tous ceux qui avaient connu des situations similaires : il a reçu Pierre Moscovici, l’homme qui a parlé le premier de ras-le-bol fiscal, sous François Hollande, après avoir augmenté les impôts.
Alain Juppé, premier ministre de Jacques Chirac dont on disait à l’époque qu’il était droit dans ses bottes. Jean-Pierre Raffarin, autre ancien premier ministre de Jacques Chirac qui disait, lui : "Ce n’est pas le rue qui gouverne". Et François Bayrou, qui le supplie depuis plusieurs jours de renoncer à la nouvelle hausse des taxes de janvier.
Voir le nouveau monde demander conseil aux vieux sages de l’ancien, ça ne manque pas de sel
Albe Ventura
On n’était pas dans le secret des Dieux, mais on peut aisément imaginer que les uns et les autres lui ont dit quelque chose du genre "ce n’est pas grave de céder, ce serait plus grave de s’obstiner".
Voir le nouveau monde demander conseil aux vieux sages de l’ancien, ça ne manque pas de sel et ça… c’est la première victoire des "gilets jaunes". Finalement, ils ont obligé Emmanuel Macron à descendre de son piédestal, à venir se confronter à la réalité. Maintenant, reste à savoir quelle leçon, le président va en tirer. Et de cela, on peut dire que la suite de son quinquennat en dépend.
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