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Législatives 2022 : après s'être désignés comme adversaire, Macron et Mélenchon continuent de batailler

ÉCLAIRAGE - La macronie n'hésite plus à qualifier Jean-Luc Mélenchon de "seul" adversaire "qui existe, à part la majorité présidentielle".

Les affiches de campagne de Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, lors de la présidentielle (image d'illustration)
Crédit : JOEL SAGET / AFP
Marie-Pierre Haddad
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Après le match Macron-Le Pen, désormais le face-à-face Macron-Mélenchon ? A dix jours du premier tour des élections législatives, le président de la République et l'ancien candidat insoumis à la présidentielle semblent s'être désignés respectivement comme adversaire. Ils excluent ainsi Marine Le Pen de cette bataille élection qui se joue seulement quelques semaines après la présidentielle. 

Selon un dernier sondage, le match pour la future composition de l'Assemblée nationale pourrait se jouer entre Ensemble - le mouvement qui réunit la majorité présidentielle - et la Nupes, qui regroupe les différentes forces à gauche.

La majorité présidentielle arriverait en tête en nombre de sièges pour les législatives. Mais cela ne signifie pas pour autant qu'elle décrocherait la majorité absolue à l'Assemblée nationale. Dans le détail et selon les projections réalisées par l'Ifop pour LCI, LaREM, le MoDem, Horizons et Agir obtiendraient de 275 à 310 sièges contre 170 à 205 pour la Nouvelle union populaire écologique et sociale. La majorité absolue correspond à la barre des 289 députés sur les 577 futurs élus qui siègeront sur les bancs du Palais bourbon. 

"Chavez gaulois" et cible de la macronie

Ne prenant pas immédiatement au sérieux la possibilité d'une percée de la gauche aux législatives, la macronie change de tactique. À commencer par Bruno Le Maire qui cible directement le député LFI sortant des Bouches-du-Rhône. Le ministre de l'Économie a qualifié Jean-Luc Mélenchon, dans les colonnes du Figarode "Chavez gaulois". "Les socialistes et les Verts en sont les premières victimes. Soumission au régime autoritaire de Vladimir Poutine, qu’il essaie en vain de faire oublier, a-t-il ajouté. Soumission à une vision communautariste et à l’islam politique. Voilà la réalité de son programme. Voilà pourquoi nous devons le combattre avec la plus totale détermination. Je crois à une France libre, pas à une France soumise.

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Sur le terrain aussi, la contre-attaque s'organise. Candidate macroniste dans les Yvelines, Aurore Bergé a désigné Jean-Luc Mélenchon et la Nupes comme la seule opposition "forte et crédible". Invitée de France 2 ce jeudi 2 juin, l'élue a déclaré : "On prend (la dynamique de la Nupes, ndlr) au sérieux parce que, à la fois médiatiquement, à la fois dans les sondages, le seul aujourd'hui qui existe, à part la majorité présidentielle, c'est Jean-Luc Mélenchon", a-t-elle expliqué.  
"Sur ces élections législatives, il y a un choix très clair, politique, que les Français vont faire : est-ce qu'ils veulent une majorité pour le président de la République ou est-ce qu'ils veulent une majorité pour Jean-Luc Mélenchon ?", rationnalise la députée des Yvelines. 

Cette macroniste de la première heure installe ainsi le match face à la France insoumise en mettant en avant "deux projets politiques, deux projets de société, deux projets institutionnels, deux projets sur les enjeux économiques qui sont radicalement différents". 

"On a ressorti le diable de la boîte"

Côté France insoumise, on ne peut que se réjouir d'être pris pour cible par la majorité présidentielle. Sur Franceinfo, le député européen et proche de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard prend cette situation "à la rigolade". "Je me dis que si Jean-Luc Mélenchon est autant la cible du gouvernement et la majorité présidentielle, c'est que manifestement il y a une inquiétude qui commence à émerger du côté d'Emmanuel Macron et de ses soutiens quant aux résultats des législatives". 

"On a ressorti le diable de la boîte", constate Jean-Luc Mélenchon. Selon l'éditorialiste politique de RTL Olivier Bost, "l’équipe politique d’Emmanuel Macron s’est décidée à répliquer avec un ressort très classique : cibler ce qui peut faire peur chez Jean-Luc Mélenchon". 

Le but du gouvernement (...) est d’abord de mobiliser ses propres électeurs pas franchement stimulés ces dernières semaines

Olivier Bost, éditorialiste politique de RTL

Et d'ajouter : "Si on lui tape dessus, analyse-t-il, 'c’est parce qu’il se rapproche d’une victoire', et plus il se rapproche d’une victoire, plus les gens (comme il dit) voteront pour lui". "Le but du gouvernement en ciblant Jean-Luc Mélenchon est d’abord de mobiliser ses propres électeurs pas franchement stimulés ces dernières semaines, indique Olivier Bost. Il ne s’agit pas de dissuader les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, eux ne sont pas effrayés ou ne regardent pas son programme, l’étiquette 'de gauche' leur suffit".

Selon l'éditorialiste, "combien auront vraiment entendu Jean-Luc Mélenchon dire mercredi soir : 'Le chaos c’est le marché pas nous', rappelant que l’anti-capitalisme est sa première ambition. Il porte désormais un vote de gauche décomplexé, persuadé et conforté dans son analyse que face au bloc central créé lui aussi de toute pièce par Emmanuel Macron, seules les radicalités parviennent à se faire entendre. Sans revenir jusqu’en 1789, jusque-là, jamais la radicalité ne l’a emporté".

Mobiliser les troupes avant le premier tour

Du côté de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon continue de galvaniser ses troupes. "Nos chances de gagner sont assez élevées", a-t-il lancé lors d'un meeting parisien le 1er juin. Dès le lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron, le leader insoumis a cristallisé les législatives autour de sa formule "élisez-moi premier ministre". Et il ne compte pas lâcher cette stratégie. "C'est la première fois qu'on donne l'opposition en tête alors que l'élection présidentielle a eu lieu il y a à peine un mois", va-t-il même jusqu'à dire en meeting.
 
La Nupes veut ainsi mobiliser ses troupes et de manière plus générale les électeurs. Comme pour la présidentielle, le risque d'une abstention élevé est attentivement scruté. Or "si les gens pensent qu'on peut gagner, ils vont descendre voter par paquet, par grappe, par wagon", a expliqué l'ancien candidat à l'élection présidentielle.

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