Jean-Luc Mélenchon est un magicien. Il a parlé mercredi soir dans son meeting parisien d’un "moment inouï de notre histoire politique". Rendez-vous compte, depuis 1789, c’est Jean-Luc Mélenchon qui le dit, "il n’y pas eu d’union de la gauche au premier tour". Il faudrait au moins revenir à Robespierre pour comprendre ce qui se passe. Plus sérieusement, l’attelage créé de toute pièce en 2022 par Jean-Luc Mélenchon, la NUPES, est un tour de magie. Le programme commun est une illusion.
Si vous regardez de près, c’est le programme de la France insoumise. Rien qui vienne du PS ou des écolos n’a été vraiment ajouté. La radicalité s’est imposée à tous. Seconde illusion que Jean-Luc Mélenchon est parvenu à créer, l’idée d’une victoire possible avec ce slogan d’une redoutable simplicité : "Élysez-moi Premier ministre". Il n’en faut pas plus pour retrouver dans les intentions de vote, une bonne part de ses électeurs de la présidentielle. Mélenchon est devenu LE vote de gauche.
C’est vrai que la majorité sortante, comme le Rassemblement national, n’ont pas occupé le terrain jusque-là. Les uns se reposant sur leur victoire, les autres digérant leur défaite. Mais tout a changé cette semaine. À 15 jours de l’élection, voilà que ça bouge un peu.
"On a ressorti le diable de la boîte", observe Jean-Luc Mélenchon. L’équipe politique d’Emmanuel Macron s’est décidée à répliquer avec un ressort très classique : cibler ce qui peut faire peur chez Jean-Luc Mélenchon. Son programme économique "conduirait tout notre pays à la faillite", a prévenu Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie le compare à un "Chavez gaulois". Une comparaison très bien accueillie par Jean-Luc Mélenchon mercredi soir dans son meeting parisien.
Si on lui tape dessus, analyse-t-il, "c’est parce qu’il se rapproche d’une victoire", et plus il se rapproche d’une victoire, plus les gens (comme il dit) voteront pour lui. Le but du gouvernement en ciblant Jean-Luc Mélenchon est d’abord de mobiliser ses propres électeurs pas franchement stimulés ces dernières semaines. Il ne s’agit pas de dissuader les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, eux ne sont pas effrayés ou ne regardent pas son programme, l’étiquette "de gauche" leur suffit.
Combien auront vraiment entendu Jean-Luc Mélenchon dire mercredi soir : "Le chaos c’est le marché pas nous", rappelant que l’anti-capitalisme est sa première ambition. Il porte désormais un vote de gauche décomplexé, persuadé et conforté dans son analyse que face au bloc central créé lui aussi de toute pièce par Emmanuel Macron, seules les radicalités parviennent à se faire entendre. Sans revenir jusqu’en 1789, jusque-là, jamais la radicalité ne l’a emporté.
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