À l'approche des Jeux Olympiques de 2030 qui auront lieu dans les Alpes françaises, les coulisses de la compétition semblent loi d'être une partie de plaisir. Le comité d'organisation, les financements, le choix des sites, pour l'instant rien ne va dans l'organisation des jeux de 2030 ; "Il y a feu au lac !" s'alarme un membre du Comité Olympique dans le journal L'Équipe le 4 février. Le symbole de ce grand flou est notamment le renoncement de Martin Fourcade.
Cet ancien biathlète, connu des français et aimé des sportifs, était pressenti pour incarner ces Jeux et prendre la tête du comité d'organisation. Il aurait dû être à 2030 ce que Tony Estanguet a été à 2024. Mais on comprend que le sportif a perdu la course contre les politiques. "Fourcade ? Pas au niveau" a balancé Renaud Muselier le patron de la région PACA sur l'antenne de RTL.
"Pas au niveau", trois mots et une formule pour balayer un homme six fois médaillé d'Or, membre du CIO et très respecté des instances olympiques pour ses convictions et sa droiture.
Martin Fourcade qui s'est fait un autre ami ces derniers mois : Laurent Wauquiez, l'ancien patron de la région Auvergne-Rhône-Alpes. D'après le journal Le Parisien de ce 4 février : "Depuis 7 mois, le rapport de force est permanent, et tout est prétexte pour retarder la nomination de celui que Laurent Wauquiez surnomme 'Le Pyrénéen', afin de montrer que Martin Fourcade, même s'il vit dans les Alpes depuis de nombreuses années, n'est pas du sérail".
Mais quels sont donc les autres points de blocage principaux ? Tout d'abord le siège du comité d'organisation, Laurent Wauquiez a décidé sans concertation de l'installer à Lyon. Fourcade suggérait plutôt de le rapprocher de la montagne et des sites de compétition. Les sites, justement, posent également des problèmes : "la carte n'est pas aboutie, la question de la présence de Val d'Isère n'est pas tranchée tout comme celle des patinoires", lisait-on dans Le Parisien. Le village des athlètes, lui, doit être installé au Grand-Bornand mais des recours locaux ont été déposés devant la justice pour l'empêcher.
Du côté du budget, le devis est passé de quelques mois de 1,9 à 2,3 milliards d'euros et l'État tarde à donner la garantie de 500 millions d'euros demandée par le CIO, notamment parce que tout ça doit figurer dans le budget 2025 pour lequel le 49.3 a dû être dégainé hier. Le même jour, une réunion d'urgence a eu lieu, une mesure de crise, avec Michel Barnier à la baguette, c'est bien l'ancien Premier ministre qui pilote provisoirement les choses.
La création du Comité d'organisation de ces Jeux de 2030 doit avoir lieu en grande pompe le 18 février. Voilà qui laisse donc moins de deux semaines pour trouver un nouveau visage à ces Jeux, les anciens champions Edgar Grospiron, Marie Martinod, Vincent Jay, Perrine Pelen sont parmi les noms cités. La question est maintenant de savoir lequel acceptera le poste sans avoir le sentiment d'être la marionnette des politiques et sans avoir l'impression d'être pris pour un crétin des Alpes ?
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