Une semaine pour replacer la France sur l'échiquier mondial de l'intelligence artificielle : le chef de l'État organise du 6 au 11 février le sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle pour faire valoir la richesse de l'écosystème français et défendre une autre vision de cette technologie dans un secteur dominé par les États-Unis et la Chine.
Pendant sept jours, Paris va devenir la capitale de l'IA. Dès le 6 février, de multiples événements vont mettre en lumière les apports de l'IA et les atouts de la filière française dans de nombreux domaines, comme la santé, l'agriculture, l'éducation ou le climat. Puis, les 10 et 11 février, des réunions et tables rondes mêlant des figures du secteur et une centaine de chefs d'États sont attendues au Grand Palais pour créer un dialogue sur le développement et l'avenir de cette technologie appelée à structurer tous les domaines de la société et de l'économie dans les prochaines années.
"Le président de la République se retrouve à nouveau à la manœuvre pour recréer du lien dans une communauté internationale qui est aujourd'hui très fragmentée, avec une rupture croissante entre quelques acteurs qui mènent le jeu et les autres qui, globalement, regardent la balle passer, avec un risque fort de déclassement et de délaissement", résume l'Élysée.
L'objectif de ce sommet, piloté directement par l'Élysée, est d'abord diplomatique. Pris en étau entre la puissance économique des Américains - qui ont annoncé un plan de 500 milliards de dollars pour développer leurs infrastructures IA autour des leaders locaux du secteur - et la percée de l'IA générative chinoise DeepSeek, Paris entend provoquer un sursaut européen. L'idée est de s'assurer que ni la France, ni l'Europe ne passent à côté de cette révolution et de faire émerger une approche alternative, plus ouverte, à même de profiter à tous les acteurs mondiaux, notamment les pays en développement.
Des invités de premier plan sont attendus à Paris pour "faire avancer la conversation mondiale que beaucoup attendent depuis des mois", assure l'Élysée. Le patron du géant américain OpenAI et créateur de ChatGPT Sam Altman, le directeur général de Google Sundar Pichai, le directeur de Google DeepMind Demis Hassabis et le directeur général d'Anthropic Dario Amodei ont déjà confirmé leur venue.
L'administration américaine sera représentée "à très haut niveau", indique l'Elysée, qui espère encore la venue de Donald Trump ou Elon Musk. D'après une source diplomatique à l'AFP, le vice-président J.D. Vance se rendra à Paris. Le président chinois Xi Jinping ne viendra pas mais la Chine sera représentée par le vice-premier ministre Ding Xuexiang. Des discussions sont aussi en cours avec la startup DeepSeek. Côté français, le chercheur et directeur scientifique de Meta Yann Le Cun et le cofondateur de la pépite Mistral AI Arthur Mensch seront de la partie. Le dirigeant indien Narendra Modi co-présidera l'événement.
L'un des objectifs du sommet sera de renforcer le "partenariat mondial sur l'IA", un lieu de dialogue international lancé en 2020 dont le rôle est de définir un socle de standards communs pour favoriser une gouvernance mondiale de l'IA. L'instance sera basée à Paris au siège de l'OCDE et devrait rassembler des chercheurs et scientifiques issus d'une soixantaine de pays.
La France espère également rassembler une coalition internationale autour de l'idée de la sanctuarisation d'une IA durable et respectueuse des droits des travailleurs, pour que la technologie ne soit pas imposée ou subie mais une opportunité au service de la société.
Le président de la République devrait aussi annoncer la création d'une "Fondation pour l'IA". Dotée de 2,5 milliards d'euros, cette instance sera chargée d'investir dans des infrastructures ouvertes pour "irriguer et diversifier l'écosystème". L'idée est de donner à des partenaires internationaux la capacité de développer leur propre modèle en toute indépendance stratégique en mettant à leur disposition des briques logicielles indispensable à l'entraînement des IA, comme des bases de données, de la puissance de calcul ou des ingénieurs.
Sur le plan économique, le sommet devrait être le théâtre de l'annonce de plusieurs plans d'investissements importants à destination d'acteurs français et européens. L'Élysée évoque un ordre de grandeur comparable à celui du sommet économique "Choose France", dont la dernière édition avait attiré 15 milliards d'euros d'investissements en 2024.
A cela s'ajoute une ambition sociétale : le sommet doit aussi permettre de convaincre les Français des bienfaits de l'intelligence artificielle. "Le chef de l'Etat souhaite que la révolution de l'IA soit comprise par les citoyens et qu'elle suscite de l'enthousiasme, que les Français comprennent et se saisissent de ces technologies", indique l'Élysée. Pour ce faire, de nombreuses démonstrations d'entreprises et de scientifiques sont prévues les 6 et 7 février à l'Institut Polytechnique de Paris sur le plateau technologique de Saclay, puis les 10 et 11 février à l'incubateur de startups Station F et au Grand Palais à Paris.
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