INVITÉ RTL - Mayotte : "Tout est détruit, il n'y a plus rien"... Que prévoit le ministre François-Noël Buffet pour la reconstruction ?

Une catastrophe naturelle aux lourdes conséquences, matérielles et humaines. Invité du Grand Jury RTL-M6-Le Figaro-Public Sénat, dimanche 22 décembre, le ministre démissionnaire des Outre-Mer, François-Noël  Buffet, s'est attardé sur le passage du cyclone Chido à Mayotte, où il s'est rendu après le sinistre. "Tout est détruit, il n'y a plus rien", a témoigné le membre du gouvernement en évoquant les zones d'habitats précaires qu'il a survolées en hélicoptère. "Cette catastrophe est vraiment exceptionnelle, extraordinaire. Tout est à reconstruire à Mayotte", a-t-il poursuivi.

"La végétation a totalement disparu, les bangas ont été soufflés avec un amas de taule partout. Petite-Terre et Mamoudzou ont des dégâts énormes, seuls les bâtiments construits en dur ont résisté, mais leurs toitures se sont envolées", a détaillé François-Noël Buffet. 

Le ministre est également revenu sur l'état de "calamité exceptionnelle" qu'il a annoncé pour un mois à Mayotte. "L'état de catastrophe naturelle permet aux personnes qui ont eu des dégâts d'être assurés, ils représentent 10% de la population, et un fonds de secours a été mis en place pour les 90% restants", a-t-il mis en avant. Avant de poursuivre : "Le décret de calamité exceptionnelle a pour vocation de faciliter les procédures administratives et de permettre au préfet d'agir très rapidement, sans faire face à la réglementation habituelle". "Il permet immédiatement au préfet de déroger à, à peu près, toutes les règles de droit pour aller très vite dans le cadre de l'urgence", a insisté François-Noël Buffet.

Une loi spéciale pour faciliter la reconstruction de Mayotte

Une loi spéciale va également être mise en place pour venir en aide aux sinistrés. "Elle est actuellement au Conseil d'État dont on attend l'avis dimanche soir (22 décembre) pour pouvoir la mettre en œuvre rapidement", a souligné François-Noël Buffet dans Le Grand Jury RTL-M6-Le Figaro-Public Sénat.

"Elle prévoit un système dérogatoire qui s'inspire de ce qu'il s'est passé après les émeutes de 2023 et qui consiste à alléger les procédures administratives, notamment en matière d'urbanisme et de santé", a-t-il expliqué. "On crée un établissement public particulier pour Mayotte, comme ce qui a été fait pour Notre-Dame, de façon à avoir un outil pérenne disposant de moyens financiers pour pouvoir engager la reconstruction de Mayotte", a ajouté le ministre démissionnaire des Outre-Mer.

Concernant la date de son adoption au Parlement, "mon souhait serait le plus vite possible", a affirmé François-Noël Buffet. Alors que les sessions parlementaires ne reprennent que le 13 janvier, "il suffit qu'à la demande du gouvernement, les présidents de chambres convoquent une conférence des présidents", pour que la loi soit votée en urgence. "Je crois que les circonstances le méritent", a-t-il martelé.

Un bilan humain difficilement chiffrable

François-Noel Buffet est également revenu sur le tragique bilan humain après le passage du cyclone Chido. "Il s'établit aujourd'hui à 35 personnes malheureusement décédées, 79 blessés graves et un peu plus de 3.000 blessés légers", a-t-il souligné. 

"Le bilan humain total sera-t-il connu un jour ? On n'est pas capable de le dire aujourd'hui. Il faut avoir cette honnêteté", a mis en avant le ministre démissionnaire des Outre-Mer, alors que certains sinistrés auraient été enterrés rapidement après le passage du cyclone. "La majorité des habitants, notamment dans les bangas, sont de confession musulmane et donc l'enterrement se fait rapidement dans un délai de 24 heures", a-t-il détaillé.

Pour les habitants de Mayotte, les rétablissements de l'eau et de l'électricité constituent une priorité majeure. "L'eau sera à 90% rétablie d'ici la fin de journée ou plus tard demain matin", a assuré François-Noël Buffet, dimanche 22 décembre. "Nous sommes actuellement en état de contrôler dans les communes si l'eau arrive bien à tous les tuyaux et dans tous les domiciles", a-t-il poursuivi. Avant de conclure : "Quasiment plus de 70% de la population a déjà accès à l'eau dans des conditions particulières. C'est deux jours sur trois, 8 heures par jour. Tout ça est pour l'instant très organisé".

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