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Le bidonville de Ville-nouvelle à Mayotte
Crédit : Arthur Pereira/RTL
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Une semaine jour pour jour après le violent cyclone qui a balayé l'archipel de Mayotte, samedi 14 décembre, le dernier bilan fait état de 35 morts et 67 blessés graves dans le département le plus pauvre de France. Emmanuel Macron a quitté l'île en promettant le raccordement des foyers à l'eau à partir de ce samedi 21 décembre et pour la rentrée scolaire, prévue le 13 janvier, une large partie des écoles resteront fermées.
Dans le bidonville de Ville-nouvelle, le quartier ne porte plus son nom. Pour l'atteindre, il faut emprunter un chemin de terre et zigzaguer entre les troncs d'arbres échoués au sol et les morceaux de taule arrachés par les rafales de vent. Muni d'un casque de chantier sur la tête, Youssouf ramasse avec ses enfants quelques bouts de ferraille. "On survit depuis une semaine. On a pas le choix que de compter sur nous mêmes. On ne peut pas faire de miracle en quelques jours et ma priorité est de trouver de la nourriture et de l'eau pour les enfants", souffle-t-il.
Ses enfants sont amaigris, hébétés par le manque de vivres. "Depuis le passage du cyclone, personne n'est venu nous voir. Même pas un secouriste", fustige Youssouf. Même son de cloche du côté d'un de ses voisins, remonté contre les pouvoirs publics : "Il n'y a aucune aide, pas de pompiers, rien du tout".
Un peu plus loin dans le bidonville, Abdou, assis contre une machine à laver couverte de boue, termine sa cigarette. "Cette eau, c'est avec elle qu'on lave nos habits et on la boit, on a pas le choix. Même face au risque de maladie, on a pas le choix. Si on ne boit plus d'eau, on risque aussi de mourrir", témoigne-t-il. Sans eau potable, sans toit et sous 30 degrés la nuit, c'est "un exploit" de survivre, lâche l'homme devant sa maison complètement ravagée.
Dans ces bidonvilles dévastés, plusieurs blessés sont à déplorer. Même après un passage express à l'hôpital, la plaie d'un homme blessé à la tête est toujours infectée. Encore sonné, Ahmed n'a même plus la force de parler. "On a voulu avoir des médicaments mais on en a pas eu. Avec sa blessure, ils ont dit que pendant un an, il ne pouvait rien porter sur sa tête. Ils n'ont rien fait, juste mis des pansements sur sa tête", se charge de répondre un de ses amis.
Un Comorien touché à la tête après le passage du cyclone Chido
Crédit : Arthur Pereira/RTL
Selon lui, les secours trient les patients en fonction de leur nationalité. "Nous sommes Comoriens, ils nous traitent comme ça, nous donnent des Doliprane juste pour soulager la douleur, un point c'est tout. Ils nous donnent rien, c'est la vérité", regrette-t-il. Certains habitants de nationalité comorienne ont peur de se rendre à l'hôpital par crainte de se faire expulser. À son retour de Mayotte, le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, avait annoncé vouloir renforcer le contrôle de l'immigration sur l'île.
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