REPORTAGE - Cyclone Chido à Mayotte : l'impossible décompte des morts dans les villes dévastées

Près d'une semaine après le passage du cyclone, le 14 décembre, l'estimation du nombre de morts s'annonce très difficile.

Au Bidonville de Vidéo du bidonville de Kardjavedza, des milliers de personnes ont tout perdu

Crédit : Arthur Pereira

RTL ÉVÉNEMENT - Mayotte : combien de morts y a-t-il vraiment après le passage de Chido ?

00:03:37

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Près d'une semaine après le cyclone Chido qui a dévasté Mayotte, un chiffre reste impossible à donner : celui du nombre de victimes réelles. Un bilan provisoire fait état de 31 morts recensés. Pourtant, dès le 15 décembre, le préfet estimait que ce bilan atteindrait des centaines, voire peut-être des milliers de morts.

Beaucoup de zones sinistrées sont encore inaccessibles. Des tôles, des troncs d'arbres amassés sur le sol empêchent l'avancée des recherches. Environ 800 hommes de la sécurité civile sont déployés sur Mayotte. L'hélicoptère de la gendarmerie survole l'île chaque jour à la recherche de potentielles victimes.

Pour obtenir quelques chiffres vérifiés, il faut se diriger vers la mosquée nichée entre les bidonvilles. L'imam raconte avoir enterré quatre personnes. Mais la question des corps enterrés dans les heures qui ont suivi le cyclone se pose. Ont-ils été déclarés ? Où reposent-ils ? Ces interrogations empêchent d'établir un bilan final.

Devant la mairie de Mamoudzou, des poteaux électriques jonchent les marches du bâtiment. Un petit groupe de jeunes a trouvé de l'ombre. "J'ai pu, moi, de mes yeux, voir deux morts, explique l'un d'entre eux. C'étaient des blessures au visage ou sinon au niveau de l'abdomen, à cause des débris et des projectiles soulevés par le cyclone".

Impossible d'oublier ces images d'une telle violence. "J'étais chez moi et après le cyclone, j'ai vu des corps sur le bord de la route, et notamment une femme éventrée, raconte un habitant du bidonville de Kardjavedza. Et je suis encore traumatisé". Sous le choc, l'homme n'a pas le temps de penser à ça. Depuis six jours, sa vie est rythmée entre les allers-retours au puits et la reconstruction de son toit.

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