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Dermatose nodulaire : "intimidés" par des agriculteurs, les vétérinaires appellent à "ne pas se tromper de cible" et évoquent "un droit de retrait"

Face à la montée des tensions autour de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse, les vétérinaires se retrouvent en première ligne, confrontés à des menaces croissantes. Jacques Guérin, président du Conseil national de l'Ordre des vétérinaires, s'inquiète pour la sécurité de ses confrères et évoque la possibilité d'un droit de retrait.

Des milliers de vaches sont mortes au Texas (illustration).

Crédit : DENIS CHARLET / AFP

Vétérinaires menacés : pour Jacques Guérin, "ce qui se joue aujourd'hui" c'est "le droit de retrait"

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Eléonore Aparicio

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Face au risque d'une épidémie de dermatose nodulaire contagieuse dans les élevages français, le gouvernement a mis en place une stratégie qui consiste abattre tous les animaux dans les exploitations touchées par la maladie. Une gestion défendue par la FNSEA mais critiquée par d'autres syndicats d'agriculteurs.

En réaction à la contestation croissante et aux nombreux mouvements sociaux opposés à cette stratégie, les vétérinaires chargés d'euthanasier le bétail ont été pris pour cible ces derniers jours. Le parquet de Bergerac a ouvert une enquête préliminaire pour menaces de mort contre un vétérinaire.

Invité sur RTL, Jacques Guérin, président du Conseil national de l'Ordre des vétérinaires avoue être sidéré par la situation. "Depuis l'été dernier, nous avons eu des molestations de vétérinaires, notamment lorsqu'ils sont chargés de dépeupler des unités épidémiologiques. Donc, c'est difficile à quantifier. Le flot qui nous arrive le plus, ce sont les menaces relayées par la caisse de résonance que sont les réseaux sociaux avec des vétérinaires qui sont intimidés. On fait diffuser les images de leurs enfants. On leur dit que l'adresse de leur maison est connue. On essaye de voir quelle est leur position sociale vis-à-vis de la dermatose et de la déclaration des cas, tout en leur rappelant que leur maison, on pourrait la brûler", raconte-t-il.

Ces événements sont "en train de déstructurer la relation de confiance que les vétérinaires ont envers les éleveurs", estime Jacques Guérin qui appelle les agriculteurs à ne pas se tromper de cible. 

Un droit de retrait pour les vétérinaire

Lors d'une réunion à Matignon, ce mardi 16 décembre 2025, le Premier ministre Sébastien Lecornu a indiqué qu'il souhaitait "une clarification et une accélération de la stratégie vaccinale qui doit davantage tenir compte de la réalité de chaque département". Le président du Conseil national de l'Ordre des vétérinaires, questionne lui la possibilité d'un droit de retrait.

"Ce qui se joue aujourd'hui, dans les heures et dans les jours à venir, c'est de dire, les vétérinaires vont-ils faire valoir leur droit de retrait en disant que les conditions de leur sécurité, de la sécurité de leurs enfants et de leur famille n'est pas assurée ?"

Pour Jacques Guérin, il n'est pas possible de protéger tous les vétérinaires à chacune de leurs visites. "On ne pourra pas mettre un gendarme entre le vétérinaire et l'éleveur. Et d'ailleurs, ça n'est pas souhaitable. S'il faut un agent de la force publique pour régler les problèmes entre vétérinaires et éleveurs, les vétérinaires vont régler le problème d'eux-mêmes, ils n'iront pas", assure-t-il. 

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