Des mesures qui passent mal. Interrogé ce mardi 5 novembre, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, s'est dit "choqué" par la volonté du gouvernement d'instaurer des "quotas" pour l'immigration économique et un délai de carence pour accéder à la protection universelle maladie. (PUMa)
"Le débat aujourd'hui sur l'immigration, je le trouve choquant. Remettre le couvert sur ce sujet, de la part du gouvernement, ce n'était pas nécessaire", a-t-il déclaré sur France inter. Le chef du gouvernement a présenté à plusieurs ministres et à des parlementaires de la majorité des mesures sur l'immigration, ce lundi 4 novembre. Il a notamment acté l'instauration d'un délai de carence de trois mois pour accéder à la PUMa, la Sécu de base. Jusque-là, ils y avaient droit dès le dépôt de leur demande.
Mardi 5 novembre, la ministre du Travail a en outre confirmé que des "quotas" d'immigrés "professionnels" vont être fixés chaque année, dès l'été prochain."Les migrants économiques, c'est 30.000 personnes en France par an (...) Je ne crois pas qu'il y a besoin d'agiter des chiffons rouges sur ce sujet", a tempéré le numéro un du premier syndicat français.
"Je ne vois pas l'intérêt", a-t-il ajouté, "ce n'est pas ma vision de la politique migratoire". Quant au délai de carence, il l'a aussi jugé "choquant" pour "une raison d'humanité et de santé publique".
"On aura bonne mine quand on aura mis un délai de carence, qu'une personne sera porteuse de maladie et qu'elle aura développé cette maladie pendant trois mois un peu plus et transmis cette maladie. Ça va avoir des conséquences désastreuses pour les personnes concernées, pour les travailleurs sociaux, pour les bénévoles dans les associations, les personnes dans les centres de santé, etc", a-t-il ajouté.
"On aurait pu en discuter avec les associations concernées, avec France terre d'asile, avec la Cimade, avec d'autres... On a l'impression que tous ceux qui consacrent leur temps avec des migrants, c'est quantité négligeable, ça compte pas. Heureusement qu'ils sont là!", s'est-il agacé. Quant à l'Aide médicale d'Etat (AME), qui bénéficie aujourd'hui à 318.000 personnes, n'est pas directement touchée. Pour autant, certains actes non-urgents pourront faire l'objet d'un accord préalable de la Sécurité sociale.
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