Face à la polémique et les appels au boycott le groupe Decathlon a finalement annoncé, mardi 26 février, sur RTL, qu'il renonçait à commercialiser un hijab de sport pour les femmes musulmanes. Ont-ils eu raison de reculer ? Ils sont forts en matière de sport chez Decathlon. En même temps c’est leur spécialité, mais ils maîtrisent particulièrement le salto-arrière.
L’enseigne sportive revendiquait son choix de commercialiser le hijab en France. Le responsable de la communication allait même jusqu’à déclarer : "C’est presque un engagement sociétal". Sauf que quelques heures plus tard, on choisissait de se désengager chez Decathlon. Ce qui était un engagement ne l’était donc plus.
Sans doute parce que la réalité est plus prosaïque ou plus hypocrite. Il faut arrêter de se cacher derrière de faux-bons sentiments.
Decathlon est un commerçant international. Il pratique une politique commerciale, qui consiste à aller chercher des parts de marché. Ils ne sont pas les premiers à vouloir se lancer dans la mode musulmane. La Redoute l’a fait avec le burkini. Cdiscount qui appartient au groupe Casino, aussi, pour ce qui est de la France. Avant eux, il y avait eu notamment Nike, Mark and Spencer et Uniqlo.
Vous savez, ce marché de la mode musulmane pèse 373 milliards de dollars. Ce n’est pas une petite affaire. Il faut arrêter de nous faire le couplet sur l’émancipation des femmes grâce au sport !
Donc, c'est un faux prétexte, mais est-ce que c'est si simple ? Non ce n’est pas si simple. Vous savez, moi, je suis sur la ligne d’Agnès Buzyn qui était invitée de RTL, le 26 février. La ministre de la Santé a dit de manière très claire qu’elle préfère "qu’une marque française ne fasse pas la promotion de ce type d’objet, que c’est une vision de la femme qu’elle ne partage pas, que cela ne correspond pas aux valeurs de notre pays".
Tout en rappelant que par ailleurs, "ce n’est pas interdit". Et effectivement, on ne peut pas empêcher une entreprise privée de vendre ce qu’elle veut. Personnellement, ça me défrise, mais ce n’est pas contraire à la loi.
Mais il y a autre chose. Ce n’est pas simple non plus, parce qu’il faut parfois arbitrer entre : est-ce qu’il vaut mieux une femme qui a le droit d’aller courir avec un hijab ou une femme qui est contrainte de rester à la maison ? Sachez que je ne suis pas à l’aise avec ces questions parce que pour moi, le voile n’est pas un progrès. On a le même débat avec les mères voilées qui accompagnent leurs enfants en sortie scolaire.
Cet argument du "c’est mieux que rien" est détestable. Mais tout le monde n’a pas la force d’Elizabeth Badinter pour dire : "On est libre ou on n’est pas libre et si on porte le voile on n’est pas libre". Cette force qu'ont les Algériennes qui manifestent en ce moment pas seulement contre Bouteflika, mais aussi contre ce hijab, qu'elles considèrent comme un "instrument d'oppression".
Elles manifestent disent-elle, "contre le voile mais pas contre l'islam", contre la pression sociale qui s'exerce, tout en leur faisant croire qu'elles ont le choix. Cette même pression qui s'exerce dans notre société, par les islamistes. Il nous revient aussi d’exercer une pression pour rappeler chaque fois, nos valeurs de liberté, d’égalité entre les femmes et les hommes, et nos valeurs républicaines.
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