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Guillaume Kasbarian, Lucie Castets et Gabriel Attal.
Crédit : AFP
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Le 3 décembre 2024, Guillaume Kasbarian, aujourd'hui ministre démissionnaire de la Fonction publique, pose dans Paris-Match avec son compagnon. Quelques mois auparavant c'était Lucie Castets qui parlait de sa femme et son enfant dans le même magazine.
"Je souhaite trouver un équilibre entre protéger ma famille et dire qui je suis." Cette déclaration de Lucie Castets, publiée dans Paris-Match en août 2024, surprend en pleine course à Matignon. Trois mois plus tard, la haute-fonctionnaire est écartée pour le poste de Première ministre, Emmanuel Macron lui a préféré Michel Barnier.
C'est au sein de ce gouvernement d'alliance entre Renaissance et Les Républicains que Guillaume Kasbarian trouve sa place au ministère de la Fonction publique. Lui aussi, dévoile dans Paris-Match, être gay et vivre avec son compagnon.
Florent Manelli, qui a dirigé le livre Pédés (Points, 2024), estime que ces coming-out permettent de "faire exister des identités qui, pendant longtemps, ont été cachées". Pour autant, cela n'est pas gage de confiance. "Se dire gay ou lesbienne en politique et appliquer des politiques de droite qui font de la casse sociale, pour moi, c'est un vrai problème", dit-il en faisant référence aux politiques ultralibérales annoncées par Guillaume Kasbarian.
"Qu'est-ce qui lui permet aujourd'hui de faire son coming-out dans un magazine grand public ?" interroge-t-il. "C'est tout un tas de personnes qui ont complètement été mises à la marge, marginalisées matériellement, qui étaient rejetées aussi et qui ont lutté et qui se sont pris énormément de torrents dans la gueule pour que ce monsieur puisse gentiment faire un coming-out".
Malgré les progrès législatifs comme le mariage pour tous ou l'ouverture de la PMA aux couples de femmes, l'homophobie et la lesbophobie demeurent des réalités. Florent Manelli évoque une "répression sociale" qui se manifeste par des discriminations à l'embauche et dans l'accès au logement, ainsi que par des violences comme les guets-apens homophobes.
La lesbophobie, discrimination visant en particulier les femmes lesbiennes, est, elle aussi, prégnante. Meryem Alqamar, autrice du texte À une lettre près dans le livre Gouines (Points, 2024) souligne que cette violence reprend les ressorts "d'invisibilisation des femmes". C'est notamment le cas en politique, où une femme lesbienne est selon elle "décrédibilisée".
Chacun des deux livres laisse la parole à plusieurs personnes concernées et montre la pluralité des existences gays et lesbiennes. Les termes "pédé" et "gouine" dans les titres des livres incarnent une démarche de réappropriation de ces insultes, associée à une portée politique.
Florent Manelli explique que cela vise à "récupérer et dépouiller de sa violence un terme duquel on nous nomme." Pour Meryem Alqamar, c'est une façon de "contempler ce terme différemment." Pour autant, soulignent les deux auteurs, ces termes restent des insultes dans la bouche de personnes hétérosexuelles, comme lors des chants entendus aux abords des terrains de football.
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