Négocier. C'est ce qui attend le mouvement des "gilets jaunes". Le gouvernement a multiplié les mains tendues à destination des manifestants, afin d'enclencher un dialogue qui devrait amener vers une sortie de crise. Pour le moment, sans succès.
Emmanuel Macron a tenté de calmer les tensions en tenant un discours où il a précisé sa politique en matière d'environnement et de transition énergétique. Lors de cette prise de parole, le président de la République a longuement insisté sur le fait qu'il était nécessaire pour l'exécutif de changer de méthode.
Le chef de l'État en a donc profité pour lancer "une grande concertation de terrain sur la transition écologique et sociale". Ainsi, associations, élus et aussi "représentants des 'gilets jaunes'" doivent s'atteler à trouver des solutions, lors des trois mois à venir. Ce projet semble avoir fracturé les "gilets jaunes", entre ceux qui veulent entamer un processus de négociation et ceux qui campent sur leurs positions. Une stratégie politique ?
Les "gilets jaunes" sont un mouvement citoyen, qui s'est formé et consolidé sur les réseaux sociaux. Avec cette "grande concertation", Emmanuel Macron les pousse à se structurer mais n'étant ni représentés par un parti politique, ni par un syndicat, ils ont aujourd'hui des difficultés à entamer un processus de négociation. Il est en effet très compliqué pour eux de nommer des représentants, au vu de leur nombre et de l'étendue de leurs revendications.
Le 26 novembre dernier, une "délégation" de huit "communicants officiels" des "gilets jaunes" a été créée pour engager une "prise de contact sérieuse et nécessaire" avec les autorités et porter une série de revendications. Après avoir consulté ses sympathisants sur Facebook, cette délégation adresse "deux propositions principales" au gouvernement : "Revoir à la baisse toutes les taxes" et créer "une assemblée citoyenne".
Il y a des millions de gilets jaunes, ces porte-paroles n'ont pas le monopole du mouvement
Benjamin Cauchy
À peine nommée, la délégation a aussitôt été accusée d'être illégitime. "Gilet jaune" à Toulouse, Benjamin Cauchy, déplore ainsi un certain "sectarisme" et une "radicalisation" chez ces "porte-parole autoproclamés". "Il y a des millions de gilets jaunes, ces porte-parole n'ont pas le monopole du mouvement. Je veux être un gilet jaune libre, pacifiste et constructif", explique-t-il à l'AFP.
"C'est l'exercice de la pluralité qui a fait la force de ce mouvement", affirme-t-il. Même scepticisme dans les Côtes-d'Armor où le porte-parole local des "gilets jaunes", Tristan Lozach, met en cause Maxime Nicolle, issu du département et membre de la "délégation" nationale.
D'après Le Canard Enchaîné, Emmanuel Macron voit dans cette grande concertation l'occasion d'organiser "des réunions défouloirs". "Avec l'arrière-pensée, à peine dissimulée, que la désignation de leurs représentants va mettre le foutoir chez les 'gilets jaunes'", ajoute l'hebdomadaire.
Le 30 novembre dernier, une rencontre était prévue entre Édouard Philippe et des "gilets jaunes". Celle-ci a tourné au fiasco. Pourquoi ? "J'ai demandé à plusieurs reprises à ce que cet entretien soit filmé et retransmis en direct à la télévision, cela a été refusé", a déclaré à la presse Jason Herbert, l'un des huit membres de la délégation qui avait émergé en début de semaine. Le porte-parole avait ensuite quitté la réunion après quelques minutes d'un dialogue de sourds.
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