Lundi 3 décembre en début de soirée, le chef de l’État réunissait autour de lui plusieurs membres du gouvernement "pour discuter de leurs retours de terrain" comme "des échanges qu’ils ont menés", dixit l’Élysée. Les ministres de la Santé, du Travail, de la Cohésion des territoires, de l’Intérieur, de l’Outre-Mer, de l’Éducation, de l’Économie et du Budget, ainsi que le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux... ils étaient 11 ministres en plus du premier d’entre eux.
Étaient réunis ceux dont les politiques publiques sont considérées comme 'impactantes' dans la vie des gens", comme me l’expliquait un conseiller du pouvoir. Un casting gouvernemental qui, m’a confié un membre du gouvernement, "donne l’idée" de l’éventail des mesures qui pourraient être annoncées pour mettre fin à la crise, pour "apaiser" selon les mots de l’exécutif, "mais pas dans la même temporalité". Traduction : toutes les mesures envisagées ne seraient pas immédiates et/ou pas forcément annoncées au même moment.
Une chose est certaine : si la question d’un moratoire sur la hausse des taxes n’était plus un tabou la semaine dernière, elle est désormais clairement posée. Quant à la forme que vont prendre ces annonces : Matignon, qui tenait absolument à avoir terminé ses consultations politiques auparavant, a été pressée de les faire au plus vite. Elles pourraient avoir lieu dès ce mardi matin - donc ni à la radio ni à la télévision, trop tard - avant la réunion du groupe REM à l’Assemblée.
"Cela aurait du sens 24 heures avant le débat dans l’hémicycle" - si ce n’est pas le cas, elles seront faites au plus tard mercredi. Pourquoi par Édouard Philippe et non par Emmanuel Macron ? "Ce n’est plus au président de la République de parler dans la séquence. On doit rentrer dans l’exécution désormais. C’est le job du Premier ministre", décrypte un proche du chef de l’État, qui confirme au passage que l’Élysée tâche de mieux communiquer ces jours-ci avec Matignon, histoire d’éviter les ratés de communication des 15 jours passés.
Les consultations du lundi 3 décembre ont donné lieu à quelques scènes cocasses… "Ça faisait une jolie galerie de portraits sur les différents partis", ironisait l’un de ceux qui avait assisté à toutes, au côté du Premier ministre. Il fallait voir, par exemple, m’a-t-on raconté, les moues de Bruno Retailleau et de Christian Jacob, les présidents des groupes parlementaires des Républicains, tandis que Laurent Wauquiez défendait sa proposition de référendum - idée que l’un comme l’autre désapprouve.
Et c'est sans parler de la demande, calquée sur le représentant des "gilets Jaunes" qui avait été reçu à Matignon vendredi 30 novembre, de Nicolas Dupont-Aignan, de retransmettre en direct son échange sur Facebook Live. "N’importe quoi ! On est chez les fous !", confiait encore le même participant lundi soir. "On a réussi à lui dire 'non' très poliment et il a plié les gaules", ajoutait-il tout de même.
Le Premier ministre, qui a eu 48 ans mercredi 28 novembre, recevait, samedi 1er décembre dans la soirée, comme chaque année, quelques-uns de ses amis à son domicile parisien pour y fêter son anniversaire. Cette information ne touche, a priori, qu’à sa vie privée - et ce d’autant plus que son épouse s’était chargée d’organiser les agapes - mais Marianne s'en est néanmoins emparée et d’autres confrères s’y intéressaient de près eux aussi.
Cela a obligé son service de communication, alors que les consultations se succédaient dans le bureau voisin à Matignon, à récupérer les factures de la soirée pour prouver, notamment, que les invités n’avaient pas bu de Ruinart, comme le disait la rumeur, et que bien sûr tout avait été à sa charge. Il a même fallu reconstituer l'emploi du temps du chef du gouvernement, évidemment chargé samedi, preuves à l’appui.
Après une visite tardive dans une caserne du XVIIe arrondissement de Paris, le chef du gouvernement n’est en réalité arrivé qu’à 22h30 chez lui. À minuit, il se serait d’ailleurs remis au travail, ainsi qu’en témoignent des SMS échangés avec son cabinet. Bref, si son entourage ne doutait pas que l’info serait reprise sur les réseaux sociaux, il semblait soulagé hier soir d’avoir réussi à éteindre ce petit incendie-là. La seule chose que prouve cette "affaire", c’est pourtant que le Premier ministre a plus d’ennemis qu’avant...
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte