Fin de vie : "Les convictions religieuses de Bayrou priment sur son rôle de Premier ministre", affirme Jean-Luc Romero

Alors que le projet de loi sur la fin de vie fait son retour le 12 mai à l'Assemblée nationale, dix mois après avoir vu son examen interrompu par la dissolution, Jean-Luc Romero aborde plusieurs des obstacles s'opposant à son adoption au micro de RTL. 

L'ancien conseiller régional d’Île-de-France et président d'honneur de l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité conteste fermement certaines initiatives de François Bayrou. "Ses convictions religieuses priment sur son rôle de Premier ministre", affirme-t-il. 

Si le Premier ministre est catholique pratiquant et se rend régulièrement en pèlerinage à Lourdes, il a plusieurs fois pris la défense de la laïcité en politique, comme lorsqu'il déclarait dans Sud-Ouest en février 2025 que "la loi protège la foi, ou l’absence de foi, mais la foi ne fait pas la loi".

"J'ai peur qu'il soit en train de faire une manœuvre"

Pourtant, François Bayrou a été vivement critiqué pour sa décision de séparer le projet de loi sur la fin de vie en deux volets : d'un côté le développement des soins palliatifs, sujet faisant largement le consensus dans l'assemblée et de l'autre, l'aide active à mourir qui divise beaucoup plus. 

"Il a fait une déclaration en disant qu'il était pour la vie, mais tout le monde est pour la vie, je veux juste lui dire qu'on va tous mourir", rétorque Jean-Luc Romero ; commentant des propos du Premier ministre rapportés le 3 mars 2025 dans Le Journal du Dimanche.

"J'ai peur qu'il soit en train de faire une manœuvre" déclare le militant pour le droit à mourir dans la dignité affirmant avoir "entendu certains sénateurs centristes" le confrontant dans ses craintes. Il redoute que François Bayrou ne cherche à enterrer l'aide active à mourir en ne favorisant que le développement des soins palliatifs.