Une semaine après l'attentat qui a coûté la vie à un enseignant de français, Dominique Bernard, à Arras, Gabriel Attal a annoncé le 19 octobre "travailler à des mesures", permettant de "sortir" les élèves radicalisés des établissements scolaires, lors d'un entretien sur France 2.
L'assaillant présumé, Mohammed Mogouchkov, un ex-élève de la cité scolaire Gambetta-Carnot, avait été signalé par l'équipe pédagogique pour des "contestation d'enseignement" et des "menaces", a fait savoir le ministre de l'Education.
Plus de 1.000 mineurs ont une fiche active pour islamisme, a déclaré ce dernier. Des fiches qui, pour certaines, "sont inactives", précise le ministère à RTL. Si le nombre de mineurs potentiellement radicalisés se trouve en cours d'évaluation par les services de l'État, il serait a priori quelques dizaines.
Durant cet entretien, Gabriel Attal a annoncé travailler avec les ministères de l'Intérieur et de la Justice dans l'objectif de "penser à des structures qui peuvent accueillir [ces élèves]." "Je prendrai toutes les mesures conservatoires qui sont nécessaires, si cela protège l'Éducation nationale et ses élèves", a assuré ce dernier.
Or, cette mesure interroge et n'est pas faisable pour l'instant. D'abord parce qu'un chef d'établissement ne sait pas quand un élève est fiché pour radicalisation. Il n'est pas informé par le rectorat, et n'a donc pas accès à ces informations.
Il faudrait ensuite changer la loi. Aujourd'hui, le Code de l'éducation ne permet pas d'exclure un élève pour des faits de radicalisation, rappelle à RTL Élisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-UNSA. "Il y a un droit de l'éducation, il y a des textes, des lois. Aujourd'hui, ces lois ne nous permettent pas d'exclure des élèves pour des faits de radicalisation."
Il faut enfin rappeler qu'un élève exclu doit être nécessairement scolarisé dans un autre établissement. L'instruction est en effet obligatoire jusqu'à 16 ans.
À terme, même si les règles évoluent, aucune structure n'existe en France pour scolariser et surveiller des mineurs soupçonnés de radicalisation mais visés par aucune procédure.
En 2016, une expérience avait été conduite au château de Pontourny, en Indre-et-Loire, avec l'ouverture d'un centre de déradicalisation (ce centre avait fermé au bout de quelques mois). Mais il s'agissait de jeunes adultes signalés pour "radicalisation", n'ayant aucun antécédent judiciaire et n'étant pas "fiché S" par les service de renseignement (aucun pensionnaire n'était d'ailleurs allé au bout du programme.)
Sans compter que pour des spécialistes de la question, mettre ensemble des mineurs radicalisés peut accentuer l'embrigadement des plus jeunes.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte