"Pour l’élection présidentielle de 2022, je soutiendrai le Président de la République" : Édouard Philippe l’a assuré sur TF1 le dimanche 12 septembre, comme pour rassurer.
Pour rassurer, puisque, dans le même temps il monte son propre parti dans moins de 10 jours. "Une offre politique nouvelle", promet-il. Quand vous lancez une boutique il faut avoir des choses à vendre. Pour attirer le chaland, Édouard Philippe a donc commencé à remplir les rayons dans une interview à l’hebdomadaire Challenges cette semaine.
Dans ses rayons, on trouve une alerte sur la dette, au moment où Emmanuel Macron multiplie les dépenses. Édouard Philippe renchérit pour les retraites, sur ce qu’il disait jusque-là. Il est pour un départ à 65, 66, ou même 67 ans. Et il avertit que le revenu d’engagement pour les jeunes, ce n’est pas son truc, alors que le gouvernement a bien du mal à boucler cette affaire.
Tout ça, tous ces produits d’appels comme la dette-retraite, sont des marqueurs qui le différencient de la concurrence, celle notamment de LaREM, du MoDem et de toutes les sous-boutiques de la majorité présidentielle comme Territoires de Progrès ou En Commun. Ce n’est pas leurs cames, la retraite à 67 ans. Eux préféraient parler de légalisation du cannabis ou de la fin de vie. Fumette et euthanasie, c’est plus sociétal, ça fait plus de gauche.
Certes, il faut de tout pour faire du "en même temps", cher au Président. Sauf que la façon dont Edouard Philippe le dit apparait comme une critique contre Emmanuel Macron et contre la majorité. François Bayrou ne s’y est pas trompé, lui qui a demandé ce jeudi 30 septembre sur BFM une solidarité minimale.
Édouard Philippe est soupçonné de vouloir faire une OPA inamicale sur la future majorité. Un hold-up sur le second quinquennat en rattrapant tous les élus de droite en déshérence.
Avec de nombreux députés, dans une majorité moins pléthorique voire une majorité relative, il serait incontournable. Lorsque l'on suggérait ce scénario aux macronistes de la première heure il y a encore quelques mois à peine, ils n’y croyaient pas une seconde. Mais ils ont changé et se méfient à présent.
Richard Ferrand, premier fidèle du Président, répète à l’envie que les candidats pour les législatives ne seront pas désignés avant le second tour de la présidentielle. Une façon de garder la main. Un proche du Président avertit : "Il n’est pas question qu’Emmanuel Macron se fasse pourrir son quinquennat par tous ceux dont il aura besoin pour être réélu". Le ton a changé, et la boutique d’Edouard Philippe est en train de devenir un concurrent de la maison mère.
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