Dernier espoir. Promulguée par Emmanuel Macron, les opposants à la réforme des retraites s’accrochent au RIP, le référendum d’initiative partagée, pour mettre fin à la réforme des retraites. Malheureusement, ils s'accrochent à un très maigre espoir. Le Conseil constitutionnel doit se prononcer ce mercredi 3 mai sur la deuxième version d'un texte déposé par la gauche.
La première proposait d’empêcher le report de l’âge légal de départ au-delà de 62 ans, mais elle a été roulée en boule et jetée à la poubelle par les Sages du Conseil, qui ont jugé que le texte était mal ficelé et irrecevable. Pour seconde mouture, le texte a donc été modifié mais les experts constitutionnalistes ne voient pas trop la différence avec le premier, et les parlementaires de gauche eux-mêmes estiment qu'il a peu de chances de fonctionner.
Le RIP c’est le référendum d’initiative partagée, mais pour des opposants à court de solution, il semble transformé en RIP, le refuge des illusions perdues. Même si la procédure était validée, on serait encore très loin d’un vote. Une fois que la première étape est franchie, c’est parti pour un dédale politico-administratif, puisqu'il faut récolter presque 5 millions de signatures d’électeurs. S'ils y parviennent, cela ne déclenche toujours pas le vote, mais simplement l’obligation pour le Sénat et l’Assemblée nationale de se saisir du sujet dans les six mois qui suivent. Seulement si cela n’a pas lieu, alors le Président de la République doit soumettre le texte à un référendum.
Emmanuel Macron a pourtant promis d’organiser des référendums pendant son mandat. Pourtant, durant sa campagne, il avait affirmé qu’il n'excluait d'y recourir pour la réforme des retraites, mais l’hypothèse a vite été balayée. Avec la volonté affichée d’impliquer davantage les citoyens, l’idée d’une démocratie plus directe pour éviter la défiance, Emmanuel Macron n'a pas encore apporté de précisions.