Nouvelle démonstration de force ce mardi 31 janvier dans les rues contre la réforme des retraites. Le gouvernement maintien le cap, mais sa position pourrait-elle être affaiblie par les mouvements de contestation ? Il est surement trop tôt pour le dire, car jamais un gouvernement n'a remballé une réforme au deuxième jour de mobilisation.
Pourtant, l'exécutif a perdu la bataille de l'opinion et la tension monte progressivement, comme en témoigne les deux jours de grèves et de manifestations qui ont déjà eu lieu. La Première ministre a même acté le fait que la réforme suscite doutes et inquiétudes. Cette affirmation n'est pas neutre dans la bouche d'Elisabeth Borne, à qui le président a confié la mission de conduire cette réforme. C'est une façon de donner un feu vert à ses troupes.
Le gouvernement prend acte que les syndicats ont gagné les deux premières manches. Il maintient cependant les 64 ans, mais il faut arrondir les angles, à l'Assemblée notamment et les syndicalistes veulent maintenir la pression sur le Parlement désormais. Travailler plus longtemps, ça ne passe toujours pas.
Plus profondément, ce qui se joue, c'est notre relation au travail. Le débat sur la durée du travail pousse à repenser l'ensemble du système. Cela se remarque parmi ceux qui manifestent, avec ceux qui ne peuvent pas travailler plus longtemps à cause de l'usure et de la pénibilité de leur activité, ceux qui ne veulent pas travailler plus longtemps. On vit un bouleversement dans le monde du travail.
Ces transformations profondes sont déjà en marche et les pénuries de postes ont engendré un nouveau rapport entre employeurs et employés. Les salariés demandent des jours de télétravail et refusent les mails après 20 heures, en faisant valoir leur droit à la déconnexion. Enfin, certains travailleurs n'ont plus envie de travailler cinq jours par semaine.
Le bien-être, la souffrance et les conditions de travail préoccupent tous les ministres. Gabriel Attal, le ministre des Comptes public, par exemple, va lancer dans le service public la semaine de 36 heures sur quatre jours. Il s'agit certes d'une expérimentation sur la base du volontariat chez les agents de l'Urssaf de Picardie, mais on voit bien les changements qui s'opèrent.